Le 8 juin 2022, le Parlement européen a adopté une résolution sur la situation des droits de l’homme au Xinjiang, après avoir examiné les fichiers de la police du Xinjiang, provoquant la colère de Pékin.
Selon le site chinois Chine magazine, plus de 100 000 fichiers de la police chinoise ont été piratés puis examinés par un Consortium international de journalistes d’investigation et plusieurs médias internationaux, dont la BBC britannique, El País en Espagne, Le Monde en France et Der Spiegel en Allemagne.
Le Parlement européen a alors adopté sa résolution demandant à la Commission européenne d’interdire l’importation « de tous les produits fabriqués en recourant au travail forcé et des produits fabriqués par toutes les entreprises chinoises répertoriées comme des entreprises recourant au travail forcé ».
L’institution a condamné « avec la plus grande fermeté le fait que la communauté ouïgoure ait été systématiquement opprimée au moyen de mesures brutales, notamment les expulsions de masse, l’endoctrinement politique, la séparation des familles, les restrictions à la liberté religieuse, la destruction culturelle et le recours généralisé à la surveillance ».
Cette motion a été portée par cinq groupes politiques, dont le S&D, qui rassemble des députés socialistes et démocrates, les parlementaires européens ont d’abord approuvé un texte sur la « situation des droits de l’homme dans le Xinjiang » qui reconnaît les crimes contre l’humanité commis par Pékin et le « sérieux risque de génocide ».
Les députés ont ainsi demandé à Pékin « de mettre fin sur-le-champ aux pratiques arbitraires de détentions sans chef d’inculpation, procès et condamnations pénales à l’encontre des Ouïgours et d’autres peuples turciques, de fermer tous les camps et centres de détention et de libérer sans délai et sans condition les détenus, ainsi que de permettre aux enfants Ouïgours placés de force dans des internats dirigés par l’État de rejoindre leurs parents ».
Ils ont aussi redemandé « un accès libre, significatif et sans entrave » de la région du Xinjiang, ainsi qu’un « accès sans restriction aux camps d’internement aux journalistes indépendants, aux observateurs internationaux et aux organes d’enquête, y compris, en particulier, aux titulaires de mandats au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et au représentant spécial de l’UU pour les droits de l’homme, ainsi qu’aux centres de détention, afin d’évaluer les allégations chinoises selon lesquelles ces camps et centres ne sont plus opérationnels ».
Les députés veulent également une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies « sur la détérioration de la situation des droits de l’homme en Chine et sur l’adoption d’une résolution visant à créer un mécanisme de suivi et de signalement, conformément à un appel mondial lancé par des centaines d’organisations de la société civile de toutes les régions ».
Le World Uyghur Congress (WUC), association d’exilés ouïgours a salué le vote de ce « dixième Parlement à reconnaître les crimes contre l’humanité et le risque de génocide commis à l’encontre du peuple ouïgour », selon un communiqué.
Pékin dénonce
You Wenze, porte-parole du Comité des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale, a exprimé sa ferme opposition à cette « soi-disante résolution ».
La Chine s’oppose fermement à la « manipulation politique et à l’ingérence grossière dans les affaires intérieures de la Chine sous couvert des droits de l’homme » par le Parlement européen, a indiqué ce dernier.
« Depuis la fondation de la nouvelle Chine il y a plus de 70 ans, des progrès constants ont été obtenus dans la cause des droits de l’homme dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang de la Chine », a indiqué You Wenze.
Selon lui, « les tentatives des forces antichinoises au Parlement européen de dénigrer et de calomnier la politique de la Chine à l’égard du Xinjiang visent à semer la discorde entre les différents groupes ethniques en Chine, à ternir l’image de la Chine et à contenir son développement ».
Pour lui, « tous ces actes sont voués à l’échec », car « les questions liées au Xinjiang ne concernent en aucun cas les droits de l’homme, l’ethnicité ou la religion, mais concernent la lutte contre le terrorisme violent et le séparatisme ».
Le porte-parole a assuré que « les affaires du Xinjiang sont purement les affaires intérieures de la Chine et ne souffrent d’aucune ingérence extérieure ».
De son côté, la mission chinoise auprès de l’UE a réfuté la résolution, assurant que le Parlement européen est « en totale méconnaissance des faits avec des fabrications et confond le noir et le blanc ». « Nous le déplorons fortement et nous nous y opposons fermement », a déclaré le porte-parole
Source : Chine Magazine