Les combats font toujours rage dans l’Est de l’Ukraine, et plus précisément près de Severodontesk dans le Donbass, où les forces russes et leurs alliées réalisent des progrès importants. Alors que le feu ravage les plateformes d’hydrocarbures russe dans la mer Noire, après un bombardement ukrainien lundi, selon Moscou.
C’est dans la ville Lyssytchansk, (Lysychansk) voisine de Severodonetsk , où la bataille bat son plein.
Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a assuré ce mardi 21 juin que l’armée russe y inflige des « destructions catastrophiques ».
Les frappes continuent sur les trois ponts pourtant déjà détruits entre les villes jumelles, coupant Lyssytchansk du reste des territoires contrôlés par Kiev.
La prise de cette agglomération est indispensable pour contrôler l’ensemble du Donbass, bassin industriel de l’Est ukrainien partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou.
Selon l’Institut américain d’études de la guerre (ISW), les forces russes veulent couper les lignes de communication ukrainiennes le long de l’autoroute reliant Bakhmout et Lyssytchansk.
Le lundi 20 juin, M. Gaïda a annoncé que l’Ukraine avait perdu le contrôle du village de Metolkine, (Metiolkino) près de Severodonetsk. «Malheureusement, nous ne contrôlons plus Metolkine », a-t-il fait valoir dans un communiqué.
Depuis dimanche 19 juin, le ministère russe de la Défense assurait que « ce village a été libéré » précisant que « l’offensive en direction de Sévérodonetsk se développ[ait] avec succès ».
A quelques kilomètres de là, les Russes « contrôlent entièrement » le village de Tochkivka, sur la ligne de front, ont affirmé mardi les autorités ukrainiennes.
Pourtant, le dimanche 19 juin, l’armée ukrainienne avait assuré avoir repoussé des offensives russes contre les villages Tochkivka et d’Orekhovo.
Les forces russes contrôlent presque toute la ville de Severodontesk, à l’exception de l’usine Azot ou sont retranchés les militaires ukrainiens ainsi que des centaines de civils, « pris en otage » selon Moscou.
Préparation pour une avancée russe
En même temps, plusieurs autres villes dans l’Est se préparent à une avancée des troupes russes.
« Le front s’est rapproché ces dernières semaines, jusqu’à 15-20 kilomètres », a expliqué à l’AFP Vadym Lyakh, maire de Sloviansk, dans la région de Donetsk. En espérant que « les nouvelles armes dont notre armée a besoin arriveront bientôt ».
Les unités ukrainienne battent en retraite
Le dimanche, Volodymyr Karpenko, vice-ministre ukrainien de la Défense, a fait savoir qu’«à ce jour, environ 30 à 40%, et parfois jusqu’à 50% de véhicules militaires [avaient] été perdus à la suite de batailles actives. Ainsi, on en a perdu environ 50% […] Près de 1 300 véhicules de combat d’infanterie, 400 chars, 700 systèmes d’artillerie ont été détruits».
«Nous avons reçu un grand nombre de systèmes d’armes, mais malheureusement, avec une ressource aussi massivement dépensée, ils ne couvrent que 10 à 15% de nos besoins. Il nous faut de l’artillerie, des munitions d’artillerie, des véhicules de combat d’infanterie, des véhicules de combat, des chars. On a vraiment besoin de systèmes de défense antiaérienne et de systèmes de lance-roquettes multiples», a-t-il ajouté, cité par le portail d’informations ukrainien Liga.
Pour sa part, le ministère russe avait fait état que «des unités des forces armées ukrainiennes quittent la zone de combat en raison d’un état moral et psychologique bas, d’un manque de munitions et de soutien ».
« Ainsi, un peloton de la 1re compagnie du 1er bataillon de la 57e brigade motorisée, qui était dans une position de défense dans la région de Lissitchansk, a abandonné ses armes lourdes et quitté ses positions», a-t-il ajouté.
Une plateforme de forage russe bombardée en mer Noire
Moscou a accusé l’armée ukrainienne d’avoir bombardé en mer Noire depuis lundi une plateforme de forage d’hydrocarbures russe et son puits qui sont toujours en feu mardi.
« Le feu sur la plateforme ne se calme pas, on a essayé en vain de s’en approcher en bateau. Le feu s’est propagé au puits, les tentatives pour l’éteindre se poursuivent », a déclaré une sénatrice de la péninsule de Crimée annexée par la Russie, Olga Kovitidi, citée par l’agence de presse Ria Novosti.
Lundi matin, la Russie a accusé les forces ukrainiennes d’avoir tiré sur trois plateformes de forage de l’entreprise Tchernomorneftegaz, faisant au moins trois blessés et sept disparus.
Les plates-formes de forage de Chornomorneftegaz, qui ont été attaquées par l’armée ukrainienne, sont situées en mer Noire dans la zone de l’île aux serpents contrôlée par l’armée russe, a déclaré le membre de la Douma d’Etat de la région de Crimée, Mikhail Cheremet.
Il s’agit de la première frappe rapportée contre une infrastructure d’hydrocarbures offshore en Crimée depuis le début de l’opération russe contre l’Ukraine le 24 février. L’armée ukrainienne ne s’est pas exprimée sur le sujet.
La compagnie Tchernomorneftegaz, sous sanctions américaines depuis 2014, exploite plusieurs gisements gaziers et pétroliers en mer Noire et en mer d’Azov.
Après l’annexion de la Crimée, les nouvelles autorités russes avaient nationalisé les actifs de Tchernomorneftegaz, qui était avant cela une filiale de l’opérateur public ukrainien Naftogaz.
Et la ville de Donetsk
Toujours selon les Russes, la ville de Donetsk dans le Donbass est toujours sous le feu des bombardements. D’après le maire de la ville Alekseï Kulemzine, plus de 60 obus auraient déjà été tirés ce 18 juin.
«Une épaisse fumée a été remarquée dans la zone du microdistrict de Gladkovka. Le district Vorochilovsky de la ville a également été bombardé. L’un des bâtiments de l’Université nationale de Donetsk et des bâtiments résidentiels à proximité ont été endommagés», a-t-il écrit sur Telegram.
(Destruction des zones de concentration de main-d’œuvre et d’équipements militaires des Forces armées ukrainiennes dans la région de Lysychansk; source: Intel Slava Z)
Sources: AFP, RT, autres
Source: Divers