Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé dans une interview à la rédactrice en chef monde de RT Margarita Simonian, ce 20 juillet, que les conditions pour des négociations avec l’Ukraine n’étaient pas réunies pour l’heure.
Il a expliqué cet état de fait par l’attitude de Kiev et de ses alliés, dont il estime qu’ils tentent d’éloigner l’Europe de la Russie.
Rappelant que Moscou avait consenti aux négociations réclamées par les dirigeants ukrainiens au début de l’offensive militaire russe, Sergueï Lavrov a estimé que les premiers rounds de discussion avaient révélé «l’absence de volonté chez la partie ukrainienne de mener une discussion sérieuse sur quoi que ce soit».
Et le ministre russe de poursuivre en évoquant la position défendue par Olaf Scholz, Boris Johnson, Ursula von der Leyen ou encore Josep Borrel, selon laquelle l’Ukraine ne devrait «pas négocier maintenant, car ses positions sont faibles sur le front», mais devrait se renforcer sur le champ de bataille dans un premier temps.
«Ce sont des discours hypocrites, ce n’est qu’un décor», a commenté Sergueï Lavrov, voyant dans cette attitude une volonté de pousser l’Europe à la confrontation avec la Russie.
Les Ukrainiens «pas autorisés» à négocier sans l’accord de Washington ?
«Nos collègues américains, nos collègues britanniques – c’est une chose anglo-saxonne ça – avec le soutien actif des Allemands, des Polonais et des Baltes, veulent vraiment faire de cette guerre une véritable guerre et provoquer un conflit entre la Russie et les pays européens», a encore affirmé Sergueï Lavrov.
«Je n’ai aucun doute que les Ukrainiens ne seront pas autorisés à négocier jusqu’à ce que les Américains décident.
« Nous avons déjà assez fait de raffut, on a semé le chaos, et maintenant on peut les livrer à eux-mêmes, et on verra comment ils s’en sortiront »», a poursuivi le chef de la diplomatie.
Nordstream 2 : «Nous nous réorientons sans perte majeure»
Enfin, au sujet des sanctions qui se multiplient contre Moscou, notamment dans le domaine énergétique, Sergueï Lavrov a souligné que la Russie n’aurait aucun «problème particulier» à réorienter ses exportations de gaz.
«Dans la situation actuelle, 50% du volume destiné à [Nordstream 2] a déjà été réservé pour notre consommation intérieure, à la fois pour le chauffage, pour l’industrie chimique et pour d’autres tâches industrielles. Nous nous réorientons sans perte majeure, je n’en doute pas, nous avons un acheteur, il y a un marché», a noté le ministre.
Source: Avec RT