La Chine a annoncé l’organisation samedi d’un exercice militaire « à munitions réelles » dans le détroit de Taïwan, une initiative prise avant une possible visite controversée de la cheffe des députés américains Nancy Pelosi à Taïwan.
Les manoeuvres seront toutefois limitées en superficie et auront lieu à proximité immédiate des côtes chinoises.
La Chine estime que Taïwan, une île peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays.
Des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, mais la Chine juge qu’une visite de Mme Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, serait une provocation majeure.
Dans ce contexte, les autorités chinoises chargées de la sûreté maritime ont fait savoir qu’un « exercice militaire » serait organisé samedi au large de l’île de Pingtan, dans la province chinoise du Fujian (est) située en face de Taïwan.
« Des tirs à munitions réelles seront effectués (…) entre 08H00 et 21H00 (00H00 et 13H00 GMT) et toute entrée (dans ces eaux) sera interdite », précise le communiqué daté de jeudi, mais uniquement rapporté vendredi par les médias chinois.
Pingtan est le territoire contrôlé par la République populaire de Chine qui est le plus proche de Taïwan : la zone des manoeuvres de samedi est située à environ 120 kilomètres des côtes taïwanaises.
Nancy Pelosi n’est pas mentionnée dans le communiqué. Mais Pékin menace depuis plusieurs jours de « conséquences » si elle mène à bien son projet de déplacement.
« Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler », a encore déclaré jeudi le président chinois Xi Jinping à son homologue américain Joe Biden au cours d’un entretien téléphonique, au sujet de la question taïwanaise.
Vendredi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a dit espérer que son pays et la Chine parviendraient à « judicieusement » gérer leurs divergences sur Taïwan.
Washington n’a pas de relations diplomatiques avec Taïpeï et reconnaît le régime communiste de Pékin comme le seul représentant de la Chine. Mais les Etats-Unis vendent des armes à l’île et louent son régime « démocratique ».
Le potentiel voyage de Mme Pelosi à Taïwan pourrait intervenir ces prochains jours.
Le général Mark Milley, le chef d’état-major de l’armée américaine, a déclaré à la presse que si elle demandait « un soutien militaire », il ferait « le nécessaire pour assurer » un déroulement « en toute sécurité » de sa visite.
Source: AFP