Le régime déchu du dictateur exécuté Saddam Hussein a tout fait pour mettre fin au rite de la marche de l’Arbaïne.
Selon le centre d’études libanais « Union pour les recherches et le développement » (U Feed), il a interdit cette marche et les chemins menant à la ville de Karbala étaient semés de dangers. Il a mobilisé les forces irakiennes pour réprimer les visiteurs, les humilier et capturer ceux qui fréquentaient régulièrement le mausolée de l’Imam Hussein.
En 1977, alors qu’il était vice-président, les passagers d’un bus se rendant à la ville sainte ont été enterrés vivants avec leur véhicule.
Un ex-membre du Baas, Adwane Barazane a reconnu que le régime fabriquait de toutes pièces le chef d’accusations attribuées aux visiteurs chiites qui avaient été capturés alors qu’ils se rendaient à Karbala.
« Le régime ciblait les visiteurs par le biais des services de renseignement, des camarades du parti, de l’Armée populaire, ainsi que de la police, et toutes les condamnations à mort qui ont eu lieu à cette époque n’étaient pas légales » a-t-il affirmé selon U Feed citant les medias irakien al-Naba’ et américain New York Times. Nombreux ont péri sous la torture, a reconnu Barazane.
Dans certains cas, des combats éclataient entre les fidèles et les éléments des forces irakiennes.
Des Intifadas, en dépit des milliers de martyrs
L’une des plus grandes confrontations a éclaté entre le 4 et le 7 février 1977. Elle a été baptisée la Grande Intifada de Safar. Alors qu’une foule immense de plusieurs millions d’Irakiens s’étaient rassemblés sur la route menant de Najaf à Karbala, arborant les slogans husseinites, Saddam a ordonné de la bombarder au moyen de ses avions de combat et d’ouvrir le feu sur elle. Il y a eu des centaines de tués et de blessés et des milliers d’arrestation. Certains ont entièrement disparu.
De même en avril 1992, l’ex-dictateur a ordonné de bombarder les villes saintes de Najaf et de Karbala, via des missiles sol-sol et air-sol. Les bombardements aériens ayant été perpétrés par des hélicoptères livrés par les Etats-Unis. Ils ont causé des dommages considérables dans les mausolées de l’Imam Ali à Najaf, de ceux de ses deux fils l’Imam Hussein et al-Abbas à Karbala.
On estime à 30.000 fidèles le nombre de ceux qui avaient alors été tués. Ils ont été enterrés dans des charniers.
Pourtant, an auparavant avait eu lieu l’Intifada d’al-Chaabaniyat, à l’issue de la seconde guerre du Golfe entre l’Irak et le Koweït. Y avaient alors participé plusieurs factions irakiennes chiites et kurdes.
Elle avait impliqué des centaines de milliers d’Irakiens, des civils et des soldats ayant déserté l’armée qui avaient déserté l’armée irakienne qui les avaient abandonnés à leur sort, dans 14 mouhafazats sur les 18. Ils s’étaient révoltés contre le régime de Saddam après le retrait de ses forces du Koweït, où ils les avaient envoyées envahir ce pays voisin sur un feu vert latent des Etats-Unis.
Ces derniers ont par la suite envoyé toutes leurs forces armées pour les en expulser et détruire l’armée irakienne. Celle-ci s’était targuée d’être sortie triomphante de la guerre de 8 années contre la République islamique, (1980-1988) grâce à une aide militaire, logistique et des renseignements des pays du Golfe et des puissances occidentales.
Le cousin de Saddam, le général Hussein Kamal, avait ordonné de bombarder le mausolée de l’Imam Hussein et aux chars d’entrer dans la ville sainte, lançant sa phrase que lui retient l’histoire : « Plus de chiites à partir d’aujourd’hui ».
Elle lui rapporte aussi d’avoir dit en face du mausolée : « Tu t’appelles Hussein et moi aussi je m’appelle Hussein ».
Durant ce mois, quelque 100.000 et 180.000 Irakiens chiites étaient tombés en martyrs, selon le juge d’instruction en chef du procès de Saddam, Raed Jouhi. 5.000 membres des forces de l’ordre et de l’armée irakiennes dont des responsables et des officiers y avaient péri dans les combats et dans les liquidations exécutées par les factions des révolutionnaires.
L’intifada Chaabaniyat n’a duré qu’un seul mois, celui de mars , qui a coïncidé en cette année 1991 avec celui de Chaabane de l’Hégire. D’où son appellation.Ni son échec, ni la répression sanguinaire du régime n’ont réussi à en venir à bout de la volonté des Irakiens et prévenir la Grande Intifada de Safar.
En 1993, face à la persévérance historique des musulmans chiites irakiens, prêts à tous les sacrifices et à tous les périls, pour sauvegarder et exercer librement leurs rites et leurs croyances, dont la marche d’al-Arbaïne, Saddam Hussein a eu recours à un autre moyen pour les persécuter. Il lancé « une campagne de foi » qui avait pour but de propager l’extrémisme dans les milieux des musulmans sunnites et les monter contre le frères chiites.
(A SUIVRE)
Source: Divers