Depuis le 4 septembre, date du début de l’opération ukrainienne au nord d’Izioum, le ministère russe de la Défense n’avait fait aucun commentaire à ce sujet.
Aujourd’hui, il a finalement publié une déclaration (traduction automatique) :
Déclaration du représentant officiel du ministère russe de la Défense
(( Afin d’atteindre les objectifs déclarés de l’opération militaire spéciale visant à libérer le Donbass, il a été décidé de regrouper les troupes russes stationnées dans les régions de Balakliia et d’Izioum pour renforcer les efforts en direction de Donetsk.
À cette fin, en l’espace de trois jours, une opération a été menée pour organiser le transfert du groupe de troupes d’Izioum-Balakliia vers le territoire de la République populaire de Donetsk. Au cours de cette opération, un certain nombre d’activités de distraction et de démonstration ont été menées avec la désignation des actions réelles des troupes.
Afin d’éviter d’endommager les troupes russes, une puissante défaite par le feu a été infligée à l’ennemi à l’aide de l’aviation, des troupes de missiles et de l’artillerie. En trois jours, plus de deux mille combattants ukrainiens et étrangers ont été détruits, ainsi que plus de cent unités de véhicules blindés et d’artillerie. »
(Département de l’information et des communications de masse du ministère de la Défense de la Fédération de Russie)
Était-ce le plan depuis le début ?
Rétrospectivement, cela semble probable. Les militaires russes devaient savoir que l’attaque ukrainienne allait avoir lieu. Il n’y a eu qu’une légère résistance contre l’attaque ukrainienne. Les principales unités russes avaient déjà été déplacées hors de la zone. La région n’était pas une priorité publique dans la planification russe. Un combat plus important aurait coûté la vie à de nombreux soldats et civils russes.
Il n’y a donc pas de plans astucieux pour encercler les forces ukrainiennes et il n’y a pas de réel désastre ou succès de part et d’autre. C’est en tout cas ce que disent les militaires russes. Cela correspond également aux faits connus.
Il y a peut-être une autre raison pour laquelle les militaires russes n’ont pas voulu se battre pour Izioum. En mai 1942, au cours de la deuxième bataille de Kharkiv, une contre-attaque soviétique sur Kharkiv, tenue par les nazis, a été défaite par deux attaques nazies planifiées au sud et au nord d’Izioum.
Les noms figurant sur la carte sembleront familiers à ceux qui ont suivi la bataille actuelle au cours des derniers jours.
La contre-attaque soviétique s’est soldée par une défaite sanglante :
« Le 17 mai, le 3e corps de panzers allemand et le 44e corps d’armée sous le commandement de Fedor von Bock, appuyés par des avions, arrivent, permettant aux Allemands de lancer l’opération Fridericus, repoussant la tête de pont soviétique de Barvenkovo vers le sud. Le 18 mai, [le maréchal Semyon] Timoshenko a demandé la permission de se replier, mais Staline a rejeté sa demande. Le 19 mai, Paulus lance une offensive générale au nord alors que les troupes de Bock avancent au sud, tentant ainsi d’encercler les Soviétiques dans le saillant d’Izioum. Réalisant le risque de voir des armées entières encerclées, Staline autorise le retrait, mais à ce moment-là, les forces soviétiques ont déjà commencé à être encerclées. Le 20 mai, les forces soviétiques presque encerclées ont lancé des contre-offensives, mais aucune des tentatives n’a réussi à percer les lignes allemandes. Les Soviétiques remportent quelques petites victoires les 21 et 22 mai, mais le 24 mai, ils sont encerclés près de Kharkiv…
La deuxième bataille de Kharkiv s’est soldée par des pertes extrêmement coûteuses pour les Soviétiques, qui ont vu 207 000 hommes tués, blessés ou capturés ; certaines estimations avancent le chiffre de 240 000. Plus de 1000 chars soviétiques ont été détruits au cours de cette bataille, ainsi que la perte de 57 000 chevaux.
Les pertes allemandes ont été beaucoup plus faibles que celles des Soviétiques, avec plus de 20 000 tués, blessés ou capturés.
Le général soviétique Georgy Zhukov rejeta plus tard la responsabilité de cette défaite majeure sur Staline, qui avait sous-estimé la force allemande dans la région et n’avait pas préparé une force de réserve adéquate pour contrer l’arrivée du renfort allemand qui a renversé le cours des choses. »
Donc c’est parti en direction du Donbass.
Sources : Moon of Alabama; traduction Wayan, relu par Hervé, pour Le Saker Francophone