Le camp de Jénine s’est transformé en une scène de guerre ce mercredi 28 septembre lorsque les forces d’occupation israéliennes ont assiégé et attaqué la maison des parents d’un martyr.
Selon l’agence palestinienne Wafa, citant des sources sécuritaires palestiniennes, des renforts israéliens se sont attroupés dès le matin, ouvrant le feu et tirant des gaz lacrymogènes dans toutes les directions, au moment où les jeunes palestiniens ont accouru pour défendre le camp.
Les forces d’occupation israéliennes ont par la suite assiégé la maison de Fathi Khazem (et non Hazem), le père du martyr Raed Khazem, l’auteur de l’opération de Tel Aviv, puis l’ont bombardée au moyen d’un obus anti blindé, toujours selon Wafa.
De violents affrontements ont opposé les forces d’occupation aux résistants de la brigade de Jénine, qui a combattu avec héroïsme pendant plusieurs heures.
5 martyrs 10 blessés
Le ministère de la Santé à Jénine a fait état de 5 martyrs et plus de 10 blessés, dont deux grièvement atteints, lors de l’agression israélienne sur Jénine.
Quatre martyrs ont été identifiés : Ahmad Abou Naaissat , ensuite Abed al-Rahman Khazem et Mohammad Brahma, qui se sont opposés aux soldats d’occupation jusqu’au dernier souffle. Ainsi que Ahmad Nazmi Alawnat qui a été tué d’une balle dans la tête pendant qu’il tentait de repousser l’incursion israélienne.
Selon la radio israélienne, l’armée israelienne a tué deux palestiniens recherchés, dont Abed Hazem, le frère du martyr Raed Khazem. Il est accusé d’être l’auteur des tirs de feu sur le check-point al-Jalmat.
Le correspondant de la chaine de télévision israélienne Channel 13 a pour son part indiqué que la force israélienne dépêchée vers le camp de Jénine est une unité secrète des gardes-frontières et son objectif était d’abattre le frère du martyr Raad Khazem.
le combattant fantôme
Âgé de 29 ans, Raed Khazem n’est autre que celui qui avait exécuté une opération au cœur de Tel Aviv, le mois d’avril dernier. Il s’était dressé en face d’un café et a ouvert le feu tuant deux colons et en blessant 14 autres, avant de prendre la fuite. Il a fallu 8 heures aux militaires israéliens pour le trouver près de la ville de Jaffa et le tuer. Entretemps, on l’a appelé le combattant fantôme.
Jusqu’à présent, les forces d’occupation israéliennes ignorent comment il est sorti du camp de Jénine puis est arrivé dans la rue qui est l’une des plus importantes et les plus fréquentées de Tel Aviv.
Comparée parfois aux Champs Élysées, elle porte le nom du fondateur de l’ancienne capitale de l’entité sioniste, Meïr Dizengoff. Cette rue est aussi devenue célèbre pour avoir été le théâtre de plusieurs opérations fédayins, en 1994, 1996, et en 2016, au cours desquelles plus de 55 israéliens ont été tués. Celle du mois d’avril 2022 est la quatrième.
Le père des deux martys
Ayant perdu deux de ses fils, le père de Raad et Abed a appelé le peuple palestinien à unir ses rangs contre l’occupation. « Ils ont tué mes deux fils. Mais mes fils ne sont pas morts, ils sont au paradis et leurs tués sont en enfer. Nous sommes comme les autres familles qui sont pourchassées après le martyre de leurs fils et nous sommes prêts à le faire . Nous ne nous évaderons pas. Nous sommes patients », a-t-il dit dans sa première réaction au martyre de son second fils.