Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a affirmé qu’Ankara « enverra davantage de forces en République turque (nord) de Chypre pour y protéger les Turcs et leur fournira toutes les armes dont ils ont besoin ».
M.Cavusoglu a ajouté, dans un discours qu’il a prononcé lors de sa participation à un forum de la jeunesse organisé par l’Université de Pamukkale dans l’État turc de Denizli : « La Turquie continuera à défendre ses droits sur l’île de Chypre, la mer Égée et la Méditerranée, même si le monde s’y oppose. »
Le ministre turc des Affaires étrangères a commenté la levée par les États-Unis de l’embargo sur les armes à destination de la Chypre grecque (sud) en disant : « J’ai demandé à mon homologue américain lors d’une de nos réunions la raison de cette mesure, et je lui ai demandé: en échange de quoi vous donner ces armes ? »
Le département d’État américain a annoncé qu’il avait « levé les restrictions commerciales sur les équipements de défense pour Chypre, membre de l’UE ».
Le président chypriote Nicos Anastasiades a salué la décision américaine de lever totalement l’embargo sur des armes vieux de plusieurs décennies sur l’île divisée, à condition que Nicosie « continue d’empêcher les navires de guerre russes d’entrer dans ses ports ».
Washington a imposé un embargo sur les armes à l’ensemble de Chypre en 1987, après qu’elle ait été divisée depuis l’attaque turque de 1974 et le contrôle de sa partie nord, en réponse à un coup d’État mené par des nationalistes chypriotes grecs qui voulaient annexer l’île à Grèce.
Ankara a condamné la décision des États-Unis d’Amérique, appelant Washington à « suivre une politique équilibrée envers les deux côtés de l’île de Chypre ».
La République de Chypre a rejoint l’Union européenne en 2004, dont les acquis se limitent à la partie sud de l’île, où vivent les Chypriotes grecs, et elle est gouvernée par une autorité qui est la seule reconnue aux Nations Unies. Au nord, seule Ankara reconnaît la République de Chypre du Nord.
Après l’échec de nombreux cycles de négociations sous l’égide des Nations unies ces dernières années, notamment en Suisse en 2017, la Turquie appelle à la création de deux États et à la reconnaissance de Chypre du Nord par la communauté internationale.
Source: Médias