Le Liban a remis le mardi 4 octobre sa réponse sur le projet d’accord, envoyé par le médiateur américain Amos Hochstein, sur la démarcation des frontières maritimes sud avec l’entité sioniste.
«La réponse a été remise aujourd’hui à l’ambassadrice des États-Unis», a indiqué mardi soir lors d’une émission télévisée le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, mandaté par le président Michel Aoun pour superviser les négociations.
«Je pense que (la réponse) est désormais entre les mains du médiateur américain», a-t-il ajouté, précisant que cette réponse comprenait des «modifications» au projet d’accord soumis par Washington.
Un accord en «bonne voie»
L’accord, qui donnerait une lueur d’espoir au pays en proie à une effroyable crise économique, est «sur la bonne voie pour affirmer les droits du Liban sur l’ensemble de ses eaux», a annoncé mardi le Premier ministre Najib Mikati.
Les dirigeants libanais s’étaient réunis la veille pour élaborer une réponse unifiée à la proposition des États-Unis, dont le contenu n’a pas été rendu public, et se sont dits confiants de parvenir rapidement à un accord.
Lundi, Elias Bou Saab, mandaté par le président Aoun pour superviser les négociations, avait affirmé que la réponse du Liban contiendrait des «remarques» et des «amendements».
Les modifications libanaises
Sur le plan procédural, « les amendements faits par le Liban portent sur la non-reconnaissance des frontières officielles et le non-rattachement de l’accord aux frontières terrestres, laissant ainsi les choses en l’état dans la zone face à la côte de Naqoura (sud Liban) », rapporte le quotidien libanais AlAkhbar.
Le document libanais assure « qu’il n’y aura pas de reconnaissance de la soi-disant « ligne tampon », vu qu’elle ne reflète aucune réalité scientifique ou juridique ».
Il a été établi que ce qui se passe constitue « une démarcation des frontières des zones économiques des deux parties, et cet accord n’a aucune relation ou impact sur tout ce qui concerne les points terrestres, ni du côté de Ras Naqoura ni du point B1 ».
Concernant le champ de Qana, nommé par Hochstein « le potentiel réservoir sud de Sidon », il a été convenu par la partie libanaise de le nommer le champ Sidon-Qana.
Le Liban a en outre souligné que « son accord avec Total sera distinct de toute relation entre la société française et l’entité sioniste ».
Et d’ajouter: « les travaux de Total ne nécessiteront l’autorisation de personne, et le Liban attend que l’entreprise débute rapidement ses travaux dans un délai de six mois ».
Reste à savoir si le gouvernement israélien admettra ou pas les modifications apportées par le Liban, faute de quoi l’entité sioniste ouvre la voie à une explosion sécuritaire sur les deux côtés des frontières.