Le plan « massif » du gouvernement allemand en faveur des entreprises et des ménages risque de « fragiliser » certains pays européens, a relevé mercredi l’Elysée, en suggérant de « mieux coordonner » les plans nationaux.
« Il est légitime et normal que les Etats membres cherchent des solutions pour accompagner les ménages et les entreprises face à l’inflation et à la flambée des prix de l’énergie. On le fait nous-mêmes », a concédé la présidence française avant un sommet européen informel vendredi à Prague.
« Le sujet éventuellement est sur le caractère massif de ces aides qui peut fragiliser des économies qui ont un espace budgétaire plus faible que le nôtre », a toutefois pointé une conseillère du chef de l’Etat, lors d’un point avec des journalistes.
« Maintenant il faut qu’on trouve le bon mécanisme pour que ce soutien légitime soit compatible avec le fonctionnement de nos économies intégrées », a poursuivi la même source.
Il s’agit de « mieux coordonner des plans nationaux qui ne sont pas du tout de même ampleur », a-t-elle encore suggéré.
Accusée de faire cavalier seul avec son plan de soutien de 200 milliards d’euros pour protéger ménages et entreprises, l’Allemagne s’est défendue mardi des critiques européennes l’exhortant à accepter plus de solidarité financière.
« Les mesures que nous prenons sont (…) justifiées », a martelé à Berlin Olaf Scholz, le chef du gouvernement allemand.
La présidence française a pour sa part rejeté tout différend avec le chancelier sur le sujet. « Il n’y a pas de problème avec Berlin », « pas de divergences sur ces sujets », a-t-elle assuré.
« Il y a une conscience collective des deux côtés du Rhin sur la gestion des questions énergétiques, sur le besoin de coordination et de solidarité », a-t-elle dit.
« Il y a même plutôt convergence pour avancer ensemble et redonner une impulsion à la fois à la relation bilatérale (…) et dans des positions en franco-allemand sur les sujets européens », a encore souligné l’Elysée.
Le président Emmanuel Macron et le chancelier Olaf Scholz, qui ont dîné ensemble lundi à Berlin, doivent aussi se revoir en amont du sommet européen à Prague.
« On peut rappeler d’autres épisodes dans lesquels la chancelière (Angela Merkel) avait pris des décisions plus ou moins coordonnées, notamment sur les questions migratoires », a encore rappelé l’Elysée.
Source: AFP