Bien que l’option militaire au Yémen ait prouvé son échec deux ans après son déclenchement, le président démissionnaire yéménite, Abed Rabbo Mansour Hadi, continue d’opter pour la stratégie de guerre. Réfugié en Arabie, Hadi semble indifférent face aux conflits internes impliquant ses forces militaires formées sur la base de leur loyauté aux pays du Golfe et à aux parties étrangères.
« Au moment où la guerre bat son plein sur la côte ouest et d’autres fronts du Yémen, les conflits internes font rage entre les groupes salafistes soutenus par les Emirats et ceux du parti d’Al-Islah (Frères musulmans) dans la province de Taez. Après les pressions des médiateurs locaux, les combats se sont momentanément arrêtés, mais les menaces entre ces deux groupes prennent toujours le dessus. Selon des observateurs yéménites, une guerre féroce est prévue entre Al-Islah et les salafistes, en cas de fin de guerre », écrit le journaliste yéménite Loqman Abdallah.
« Hadi n’en a cure de la corruption qui gangrène les établissements étatiques au sud du Yémen. Les Sudistes vivent sans électricité et souffrent d’une pénurie aigue dans les produits pétroliers », poursuit Abdallah qui fait une comparaison entre le nord du pays (contrôlé par l’armée loyale et Ansarullah) soumis à un blocus saoudien et le sud gouverné par Hadi et ses milices alliées à la coalition saoudo-US. « Est-il logique qu’il y ait moins de pénurie de pétrole au nord qu’au sud du pays ?, s’interroge-t-il.
Il évoque dans ce contexte la région de Hadramout riche en réserves pétrolières. « Pourquoi on extrait seulement 46 mille barils de pétrole par jour » ?, se demande Abdallah. Avant de révéler que « ces barils sont vendus pour payer les grands fonctionnaires, les chefs de tribus, et pour acheter le silence des mercenaires face à la coalition.. ».
Loqman Abdallah évoque un autre point noir dans la gestion de Hadi du sud du Yémen, celui du retrait sans combat de ses miliciens face aux groupes takfiristes de sa région natale Abyan. Celle-ci est actuellement contrôlée par Al-Qaïda.
Et de conclure : « Hadi a atteint un stade d’humiliation et de soumission sans précédent face à ses maitres dans la coalition saoudo-US. Il s’efforce de recruter un grand nombre de corrompus et d’exploiter la pauvreté des jeunes transférés vers les fronts de bataille. Pis encore, il n’a pas de problème d’engouffrer son peuple et son pays dans la misère, dans l’unique souci de satisfaire ses commanditaires exclusifs (les Emirats, l’Arabie et par derrière les Etats-Unis). De là, il est correctement convenable de le comparer à Antoine Lahed, le chef de la milice collaboratrice avec « Israël » au sud Liban ».
Lahed et sa milice ainsi que ses maitres israéliens se sont retirés d’une façon humiliante du sud du Liban en 2000, après les séries d’opérations héroïques menées par la résistance islamique au Liban (Hezbollah).
Traduit par notre rédaction à partir d’AlAkhbar