Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a déclaré mardi avoir soumis une proposition au président Volodymyr Zelensky pour rompre les relations diplomatiques avec Téhéran accusé d’avoir fourni des drones à la Russie.
Lors d’une conférence de presse, le ministre a indiqué que Kiev enverrait une demande officielle à ‘Israël’ pour la fourniture immédiate d’équipements de défense aérienne, ce que Moscou voit déjà d’un très mauvais œil, ont rapporté les médias israéliens.
L’ancien président de la Russie, Dmitri Medvedev, a mis en garde ‘Israël’ lundi contre des livraisons d’armes à l’Ukraine, affirmant que toute initiative visant à renforcer les forces de Kiev porterait gravement atteinte aux relations bilatérales.
« Israël semble se préparer à fournir des armes au régime de Kiev. C’est une mesure très imprudente. Elle détruirait toutes les relations bilatérales entre nos pays », a déclaré l’ancien président sur son compte Telegram.
Ynet a indiqué que le Premier ministre Yaïr Lapid avait prévu un entretien téléphonique avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères jeudi, au cours duquel celui-ci fera une demande officielle à ‘Israël’ pour la fourniture de systèmes de défense aérienne.
Les remarques du ministre ukrainien des Affaires étrangères interviennent au lendemain de frappes russes menées notamment par des drones kamikazes à Kiev, et ciblé des installations énergétiques dans plusieurs régions.
Des accusations sans fondement
Pour sa part, le Kremlin a affirmé mardi ne pas avoir connaissance de l’utilisation de telles armes par l’armée russe, rapporte l’AFP.
Jugeant ces allégations « sans fondement » et « basées sur de fausses informations », le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanani a assuré mardi que « l’Iran était prêt à la négociation et à la discussion avec l’Ukraine pour résoudre ces accusations », selon un communiqué.
« Les accusations selon lesquelles la République islamique envoie des armes, dont des drones de combat, pour être utilisés dans la guerre en Ukraine » sont « fausses », a déclaré le ministère.
Après plusieurs frappes de drones kamikazes sur Kiev, l’Ukraine a demandé lundi à l’Union européenne d’imposer davantage de sanctions à l’Iran.
De nouvelles frappes en Ukraine
Entre-temps, sur le terrain une alerte aérienne a été déclarée le mardi 18 octobre dans toute l’Ukraine.
Selon des médias locaux, des détonations ont été signalées dans la capitale ainsi qu’à Dniepropetrovsk et Kharkov, rapporte Sputnik.
Moscou s’apprête à évacuer les civils de Kherson
De son côté, le général russe Sergueï Sourovikine, chargé des opérations en Ukraine depuis dix jours, a affirmé sur la chaîne Rossiya 24 que l’armée russe allait « assurer avant tout l’évacuation sécurisée de la population » de Kherson, sans autre indication.
Capitale de la région éponyme occupée par la Russie depuis le printemps et annexée en septembre, cette ville est actuellement visée par des frappes ukrainiennes sur ses « infrastructures sociales, économiques et industrielles », a-t-il relevé.
Ce qui entraîne, selon lui, des perturbations dans l’approvisionnement en électricité, en eau et en nourriture, représentant dès lors une « menace directe pour la vie des habitants » et donc la nécessité de l’évacuer.
Pour sa part, le dirigeant installé dans la région de Kherson par Moscou, Vladimir Saldo, a annoncé une évacuation vers la rive gauche du fleuve Dniepr de la population de plusieurs localités pour permettre à l’armée russe d’installer des « constructions défensives d’ampleur » face à une « vaste contre-offensive » préparée par les forces ukrainiennes.
Si elle est « très difficile » à Kherson, « la situation dans la zone de l’opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue.
L’ennemi n’abandonne pas ses tentatives d’attaques sur les positions des troupes russes », a déclaré le général.
« Le régime ukrainien cherche à percer notre défense » en réunissant « toutes ses réserves » pour la contre-offensive dans le sud et l’est.
La Russie n’a pas pour autant perdu de son mordant puisqu’elle a de nouveau bombardé mardi « le commandement militaire et les systèmes énergétiques de l’Ukraine », a annoncé le ministère russe de la Défense, assurant que « toutes les cibles (avaient) été touchées » grâce à des armes de précision et de longue portée non identifiées.
Riposte russe
Au cours de la semaine dernière, les forces armées russes ont réalisé des frappes contre des installations militaires, de communication et énergétiques ukrainiennes. Les bombardements les plus massifs ont eu lieu les 10 et 11 octobre.
Vladimir Poutine a déclaré lors d’une réunion avec les membres du Conseil de sécurité russe le 10 octobre qu’il s’agissait d’une réponse à l’attaque de Kiev contre le pont de Crimée et à d’autres attaques contre des installations civiles en Russie.