Pyongyang a procédé à un tir de barrage dans la nuit de jeudi 3 à vendredi 4 novembre sur une zone maritime « tampon » près de sa frontière avec le Sud, selon Séoul, nouvel épisode de la spectaculaire montée des tensions ces derniers jours dans la péninsule coréenne.
Séoul et Washington ont prolongé jusqu’à samedi leurs exercices aériens conjoints, les plus importants jamais réalisés, qui impliquent des centaines d’avions de guerre de part et d’autre, après le tir apparemment raté d’un missile balistique intercontinental (ICBM) par la Corée du Nord jeudi matin, rapporte l’AFP.
Pyongyang a déclaré que la prolongation de ces exercices était « un choix très dangereux et mauvais », et a tiré trois missiles balistiques à courte portée jeudi en fin de journée.
Peu après cette annonce, à partir de 23 h 28 locales jeudi, l’armée de Séoul a détecté environ 80 tirs d’artillerie effectués par le Nord dans une « zone tampon » maritime depuis la région de Kumkang, dans la province de Kangwon, sur la côte est du pays.
Une manœuvre militaire agressive et provocatrice visant Pyongyang
Ce tir de barrage est « une claire violation » de l’accord intercoréen de 2018 qui a établi ces zones tampons afin de réduire les tensions entre les deux parties, a déclaré l’état-major sud-coréen.
Les États-Unis ont dénoncé « le tir illégal et déstabilisateur d’un missile balistique intercontinental ».
Baptisés « Vigilant Storm » (« Tempête vigilante »), les exercices américano-sud-coréens constituent « une manœuvre militaire agressive et provocatrice visant la République populaire et démocratique de Corée », a dénoncé mercredi de son côté le régime nord-coréen, qui a menacé Séoul et Washington de « payer le plus horrible prix de l’histoire ».
La Corée du Nord considère depuis toujours les manœuvres militaires américano-sud-coréennes comme des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement de son régime.
Des analystes attribuent la réaction particulièrement furieuse de Pyongyang cette fois-ci à l’utilisation, pendant « Tempête vigilante », d’avions furtifs de pointe F-35A et F-35B, perçus comme un outil idéal pour mener des « frappes de décapitation » éclair contre des dirigeants nord-coréens.
La Corée du Nord avait déjà, en septembre, révisé sa doctrine nucléaire pour s’autoriser à mener des frappes préventives en cas de menace existentielle contre le régime de Kim Jong-un.