L’Union européenne a imposé des sanctions à un certain nombre d’institutions et d’individus iraniens, y compris la chaîne anglophone d’information 24 heures sur 24, Press TV, invoquant des violations présumées des droits à la suite des récentes émeutes survenues dans le pays.
L’Union européenne a annoncé, le lundi 14 novembre, de nouvelles sanctions contre 29 autres responsables iraniens et trois organisations iraniennes, pour ce qu’elle appelle la « répression des manifestations qui ont éclaté à la suite de la mort de Mahsa Amini », une jeune Iranienne qui s’est évanouie en garde à vue et a été déclarée morte quelques jours plus tard à l’hôpital.
L’Union européenne a imposé des interdictions de visa et des gels d’avoirs au « ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, aux quatre membres de la police ayant été impliqués dans l’arrestation de Mahsa Amini, à de hauts membres du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), y compris ses commandants provinciaux, au commandant de la force terrestre de l’armée iranienne et à la chaîne de télévision publique PressTV, qu’elle accuse d’avoir diffusé “des aveux forcés de détenus », selon un communiqué de l’UE.
Des analystes estiment que les sanctions imposées à PressTV par l’UE, et plus tôt par le gouvernement canadien, visent à étouffer la liberté d’expression et les opinions alternatives.
Ils ont également souligné le rôle joué par PressTV lors de récentes émeutes, la chaîne d’information ayant mené de gros efforts pour contrer les faux récits diffusés par les médias occidentaux concernant les émeutes en Iran.
À ce propos, un analyste politique de haut niveau a réagi aux nouvelles sanctions de l’Union européenne qu’il a qualifiées d’éhontées.
« L’UE soutient des groupes terroristes comme l’OMK, [et des groupes terroristes] ayant des bases dans le nord de l’Irak ainsi que des groupes au Pakistan », a déclaré Mohammad Marandi, professeur à l’Université de Téhéran et analyste politique, dans un tweet lundi.
Il faisait référence à la célèbre organisation anti-iranienne Mujahedin-e-Khalq, une secte terroriste connue responsable de l’assassinat de milliers d’Iraniens et de fonctionnaires.
Le groupe est basé dans un certain nombre de pays européens qui prétendent être des défenseurs des droits de l’homme.
« Ces groupes et monarchistes revendiquent ouvertement la responsabilité des émeutes en Iran, où plus de 40 policiers/Basij ont été assassinés », a ajouté Marandi.
L’UE soutient des groupes terroristes comme le MeK, des groupes jouissant des bases dans le nord de l’Irak et des groupes au Pakistan.
Ces groupes et monarchistes revendiquent ouvertement la responsabilité des émeutes en Iran, où plus de 40 policiers/basij ont été assassinés.
À noter que malgré les fausses dires de l’UE selon lesquelles « Press TV est responsable de la production et de la diffusion des aveux forcés des détenus », aucun aveu forcé de ce type n’a jamais été produit ou diffusé par la chaîne d’information en anglais.
« Nous sommes aux côtés du peuple iranien et soutenons son droit d’exprimer pacifiquement et librement ses revendications et opinions », a allégué le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, dans un communiqué.
Lors d’une première série de sanctions annoncées plus tôt en octobre, l’UE a imposé des interdictions de voyage et des gels d’avoirs à 15 individus et institutions iraniens.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a averti en octobre que Téhéran prendrait des mesures réciproques si l’Union européenne imposait des mesures restrictives contre la République islamique d’Iran à la suite des récentes émeutes dans le pays.
L’Iran a également annoncé à son tour des sanctions à l’encontre d’institutions et d’individus affiliés à l’Union européenne en raison de leurs « actions délibérées en faveur du terrorisme et des groupes terroristes ».
Le ministère iranien des Affaires étrangères a de nouveau fermement rejeté et condamné les sanctions annoncées le 17 octobre par l’Union européenne, visant des individus et entités iraniens, et d’ajouter qu’il s’agissait « d’accusations sans fondement qui constituent un exemple flagrant d’ingérence dans les affaires intérieures du pays ».
Des émeutes ont éclaté en Iran à la mi-septembre après la mort de Mahsa Amini.
La jeune iranienne de 22 ans s’est évanouie dans un poste de police de Téhéran et a été déclarée morte trois jours plus tard à l’hôpital.
Un rapport officiel de l’Organisation iranienne de médecine légale a conclu que la mort d’Amini avait été causée par une maladie plutôt que par de prétendus coups à la tête ou à d’autres organes vitaux du corps.
Les émeutiers se sont déchaînés, attaquant brutalement les agents de sécurité et causant des dommages massifs aux biens publics alors que les puissances occidentales, en particulier les États-Unis, apportaient leur soutien.
Plus tôt en octobre, le ministère iranien des Renseignements a annoncé que les États-Unis et le Royaume-Uni étaient « directement » impliqués dans les troubles, ajoutant que des dizaines de terroristes affiliés au régime israélien et aux groupes contre-révolutionnaires ont également été arrêtés dans le cadre des émeutes.
La Grande-Bretagne sanctionne des responsables iraniens
Dans ce contexte, la Grande-Bretagne a déclaré lundi qu’elle sanctionnait 24 responsables iraniens, dont un ministre du gouvernement, pour ce qu’elle a appelé une « répression violente des manifestations » déclenchée à la suite de la mort d’Amini.
Ces sanctions incluent le ministre iranien des Communications Issa Zarepour ainsi que plusieurs responsables politiques et/ou de sécurité, a indiqué le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.
Source: Avec PressTV