La résistance palestinienne a frappé dans la ville sainte d’al-Qods. A la bombe. Pour la première fois depuis depuis 2016.
Selon les médias israéliens, il y a eu deux attaques à la bombe à des arrêts de bus. L’une après l’autre. Ils auraient causé la mort d’au moins un colon et une quinzaine de blessés dont quatre grièvement. « Un mode opératoire qui n’avait pas été utilisé depuis des années dans la Ville Sainte », constate l’AFP.
Une première explosion à un arrêt de bus à la sortie de Jérusalem a fait 12 blessés, dont quatre grièvement, et une seconde à une autre station a démoli un autocar et fait trois blessés, selon des secouristes israéliens. La police d’occupation israélienne a qualifié ces deux explosions « d’attaques ». Elle a ensuite affirmé à l’AFP qu’une personne avait succombé à ses blessures.
Selon un photographe de l’AFP présent sur les lieux de la première explosion, la déflagration a percé une clôture métallique derrière l’arrêt de bus, avec un scooter électrique et un chapeau, posés au sol.
Alors que la police et les secouristes étaient sur place, une autre explosion a été entendue à une courte distance, selon le photographe de l’AFP.
« Des charges explosives différentes ont été placées aux deux endroits. Nous soupçonnons qu’il s’agisse d’une attaque combinée », a indiqué la police israélienne dans un communiqué.
Une source sécuritaire a précisé à l’AFP que les bombes avaient été activées à distance.
Le travail d’un ingénieur
Selon la chaine de télévision israélienne Channel 13, la police l’occupation israélienne a avancé l’hypothèse que « c’est un ingénieur spécialisé qui a préparé les engins qui contiennent de très grandes quantités de clous et de vis. »
Le Shin Beth, les services de sécurité intérieure israélien, a indiqué à l’AFP que la dernière attaque à la bombe a al-Qods occupée « remontait à 2016 ».
Les médias israéliens ont aussi évoqué « une grande peur qu’une autre attaque ne soit perpétrée à Jérusalem », indiquant que « d’importantes forces de la police israélienne ratissent la zone », notant que « ce qui s’est passé était une opération très coordonnée et double opération, et l’on craint la présence d’explosifs dans d’autres rues de Jérusalem ».
Les explosions de Jérusalem constituent un fiasco pour les services de renseignements israéliens », déplorent ces médias.
Sans revendiquer les opérations d’al-Qods, le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, les a « saluées », les considérant dans un communiqué comme « le prix des crimes et des agressions » d’Israël « contre notre peuple ».
Une riposte naturelle
Qualifiant cette double opération de « spéciale », le mouvement de résistance palestinien Jihad islamique a déclaré : « Cette opération bénie dans la ville d’al-Qods occupée est la riposte naturelle à l’occupation, à son terrorisme et à ses exactions criminelles à l’encontre de notre peuple désarmé », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « cette opération dit aux dirigeants de l’occupation et aux chefs des colons que toutes les politiques de votre gouvernement ne vous protègeront pas des frappes de la résistance de notre peuple. Toutes les opérations de judaïsation, toutes les perquisitions dans les lieux saints et toutes les agressions perpétrées contre notre peuple à al-Qods, al-Khalil, Jénine, et Naplouse ne resteront pas impunies ».
Un message à Ben Gvir
Selon le dirigeant du mouvement du Jihad islamique Khodor Adnane, « cette opération est un message à l’extrémiste Ben Gvir qui va occuper le portefeuille de sécurité dans le prochain gouvernement ».
Ténor de l’extrême droite, Itamar Ben Gvir qui lorgne sur le ministère de la Sécurité publique, a appelé mercredi les autorités de l’occupation à mener des « assassinats ciblés » de personnes soupçonnées de terrorisme.
Elargir la zone d’engagement
Selon le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) « l’agression de l’occupation sera affrontée avec plus de fermeté, de confrontation et de courage, et en élargissant la zone d’engagement partout sur la terre palestinienne ».
Quant au Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), il a déclaré que « les crimes de l’occupation, la terreur de ses colons, la profanation de la terre et du peuple, la judaïsation de Jérusalem, l’exécution des citoyens, l’intimidation des militants pacifiques et toutes les autres mesures agressives destinées a terroriser notre peuple ne pourront le décourager de poursuivre sa lutte et sa résistance. »
Une nouvelle gifle
« Cette opération est une riposte aux crimes de l’occupation israélienne à l’encontre du peuple palestinien, sa terre et ses sacro-saints », a pour sa part félicité le Comité de la résistance en Palestine.
Et de poursuivre : « l’opération héroïque d’al-Qods est une nouvelle gifle au système sécuritaire et militaire sioniste et une confirmation que tous nos résistants héros possèdent les capacités d’exécuter des opérations de qualité et de frapper l’ennemi avec force à tout moment et partout ».
Un dirigeant du Fatah Ahmad Ghonem a pour sa part, affirmé que « l’occupation devrait comprendre que la lutte se poursuivra jusqu’à la fin de l’occupation ».
2.000 raids israéliens et 125 martyrs palestiniens
Depuis le début de l’an, l’armée d’occupation israélienne a mené plus de 2.000 raids en Cisjordanie occupée, tuant plus de 125 palestiniens, bilan le plus lourd depuis sept ans, selon l’ONU.
Leur dernière victime est l’adolescent de 16 ans, Ahmad Chéhadé, qui a succombé ce mercredi lorsque les soldats de l’occupation israélienne ont ouvert le feu sur un groupe de jeunes palestinienne qui tentaient de contrecarrer une offensive contre la zone orientale de la ville de Naplouse. Ahmad a reçu une balle mortelle qui lui a transpercé le coeur.
Les raids israéliens sont souvent associés à des heurts avec les jeunes palestiniens défendant leur village et localité.
A noter que la résistance palestinienne a levé d’un cran ses opérations antiisraéliennes cette année, menant des attaques plus osées, dans les endroits les moins attendus. Frappant au cœur de Tel Aviv, dans la ville sainte d’al-Qods ainsi qu’au cœur des colonies comme la dernière opération d’Ariel.
Source: Divers