Les actions obscures de Washington, y compris avec la participation du Pentagone, dans le cadre de ses activités biologiques sur le sol ukrainien représentent non seulement un sujet de vive inquiétude pour Moscou, mais également pour Pékin – qui ne compte vraisemblablement pas reculer dans ledit dossier.
« La probabilité d’armes biologiques US en Ukraine ouvre un nouveau front dans les tensions sino-étasuniennes » – titre South China Morning Post – journal quotidien chinois de langue anglaise basé à Hong Kong.
Le média chinois note que Washington dénonce l’amplification de Pékin quant aux affirmations prétendument « absurdes » de Moscou selon lesquelles les USA financent la recherche sur les armes biologiques en Ukraine, aggravant les tensions sino-étasuniennes, y compris en ce qui concerne la position de la Chine dans ce que l’establishment washingtonien appelle l’invasion russe en Ukraine.
Le quotidien rappelle par la même occasion qu’un porte-parole chinois des Affaires étrangères avait récemment exhorté les États-Unis à rendre compte de leurs activités militaires biologiques dans le pays et à l’étranger, ainsi que de se soumettre à la vérification multilatérale. Évidemment lorsqu’on connait la capacité de Washington à ne pas se soumettre à des mécanismes internationaux, en y faisant référence uniquement lorsque cela arrange ses intérêts, il est de-facto impossible à pouvoir s’attendre à une quelconque attitude honnête des USA sur cette question plus que sensible, à l’échelle mondiale.
D’autant plus que Washington peut toujours compter sur l’appui de ses fidèles sous-traitants britannique et français au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour rappel lors du vote récent au CS onusien, la résolution rédigée par la Russie et soutenue par la Chine avait été bloquée par le trio néocolonial occidental Washington-Londres-Paris.
Quant à la prétendue « absurdité » des accusations russes selon les mots utilisés par l’establishment washingtonien, que dire des déclarations du 8 mars dernier de la sous-secrétaire d’État US aux affaires politiques – la sulfureuse Victoria Nuland – qui avait admis devant la commission des relations extérieures du Sénat étasunien l’existence « d’installations de recherche biologique » en Ukraine et avait fait part de sa préoccupation par le fait que les Forces armées russes pourraient rechercher à en prendre contrôle. Et aussi que les USA travaillaient étroitement avec les Ukrainiens sur la manière dont ils peuvent empêcher que l’un de ces matériaux de recherche ne tombe entre les mains de l’armée russe…
Comme le rappelle d’ailleurs Judicial Watch – organisation américaine qui se fixe l’objectif de surveiller les activités du gouvernement étasunien. Dans ce rapport, beaucoup d’autres informations importantes ont également été publiées en lien avec l’activité biologique US en Ukraine, plus exactement les dossiers du département de la défense étasunien qui révèlent le financement washingtonien d’activités du laboratoire d’anthrax (maladie infectieuse grave causée par des bactéries à Gram positif en forme de bâtonnets connues sous le nom de bacille du charbon, ndlr) en Ukraine.
Une chose semble sûre. Face aux activités largement opaques de Washington et son refus de transparence face à la communauté internationale, la Russie et la Chine n’auront d’autre choix que de trouver le moyen de faire la lumière sur ces activités. En ce en supplément des pressions politiques et diplomatiques. Dans un cadre certainement conjoint.
Par Mikhail Gamandiy-Egorov
Source : Observateur Continental