La Sûreté générale libanaise a accusé des organisations sans les nommer d’entraver le retour des déplacés syriens, précisant toutefois comment elles procèdent pour ce faire.
« Des parties bien connues répandent depuis un certain temps des rumeurs et de fausses nouvelles sur l’exposition des déplacés syriens, qui sont retournés chez eux selon le plan de la Sûreté générale, pour être arrêtés, disparus et harcelés », a déploré la Direction générale de la Sûreté générale dans un communiqué publié ce jeudi 8 décembre.
Et de poursuivre : « Chaque fois que l’État libanais entreprend des contacts et des réunions pour résoudre la crise des déplacés syriens, il est surpris par une campagne programmée destinée à la contrecarrer », expliquant que « les organisations se déplacent sous différents noms, suivant des agendas qui répandent la peur du retour volontaire à travers des scénarios qui n’ont rien à voir avec la réalité. »
La Sûreté générale libanaise a estimé que « ce comportement destructeur équivaut à une guerre contre le Liban et fait obstacle à toute décision qui atténue les souffrances des Syriens en les renvoyant dans leur patrie ».
Elle a toutefois fait remarquer que « ce comportement ne découragera pas l’État libanais de poursuivre son action et d’intensifier le plan de retour volontaire des déplacés vers la Syrie. »
La Sûreté générale a affirmé qu’elle « empêchera les parties suspectes de réaliser leurs objectifs de détruire la société libanaise et de la dresser contre ses frères syriens, et qu’elle continuera à travailler avec les personnes concernées au sein de la communauté internationale et avec le gouvernement syrien, d’atteindre les résultats souhaités pour résoudre cette crise. »
En novembre dernier, le premier lot de Syriens déplacés souhaitant rentrer volontairement a quitté le Liban pour la Syrie, tandis que le deuxième lot commencera à la fin de ce mois-ci.
La Direction générale de la Sûreté générale libanaise continue d’assurer le retour volontaire des Syriens déplacés du Liban vers les terres syriennes, en soumettant des demandes pour ceux qui souhaitent retourner aux départements régionaux de la Sûreté générale, répartis sur l’ensemble des terres libanaises, à condition de le faire gratuitement.
Le Liban fait constamment appel aux organisations internationales soucieuses de faciliter le retour des réfugiés syriens dans leur pays, afin de réduire le fardeau économique supporté par l’État libanais, compte tenu de la crise économique et de vie.
Lors d’une interview avec la télévision al-Manar, dans le cadre du programme Panorama, l’ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdel Karim Ali a assuré que la question des déplacés syriens est utilisée comme « une arme internationale » pour troubler la sécurité au Liban.
Selon le chef de la Sûreté générale, le général de division Abbas Ibrahim, le nombre de déplacés syriens actuellement présents s’élève à près de deux millions 80.000.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indique qu’un million et 400 mille sont inscrits auprès de ses bureaux au Liban.
Selon Hektor Hajjar, le ministre libanais par intérim des Affaires Sociales, proche de l’ex-Président de la République Michel Aoun, « les charges financières encourues par le Liban du fait des déplacés syriens s’élèvent à 40 milliards de dollars ».
M. Hajjar a révélé pour « Independent Arabia » une partie de ce qu’il a vu lors de ses visites sur le terrain le mois d’octobre dernier dans des camps de déplacés syriens dans la vallée de la Bekaa. Il confirme la présence d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires dans ces camps. Il a dit avoir vu des centaines de bétail et de moutons, et révélé l’existence d’un abattoir et d’une fabrique de bonbons.
Il assure avoir vu des centaines d’enfants de moins de dix ans travailler dans des terres agricoles, se demandant : « Où sont les institutions éducatives et l’aide internationale dans ce domaine ? Et où sont les droits de l’homme sur lesquels les États s’appuient dans leur approche de ce dossier ? »
Hajjar a aussi déploré l’absence des mesures d’hygiène les plus élémentaires critiquant l’UNICEF qui ne fournit pas d’eau aux camps en l’absence de tout traitement d’assainissement des eaux usées.
« Nous sommes au bord d’un explosion sanitaire qui peut aussi affecter le pays d’accueil », avait-il mis en garde.
Lors d’un discours prononcé le mois d’octobre dernier, le numéro deux du Hezbollah cheikh Naïm Qassem a accusé « les Etats-Unis de vouloir fixer les déplacés syriens au Liban, et d’implanter les réfugiés palestiniens pour qu’Israël jouisse de calme et de sécurité »
Source: Médias