Les médias locaux ont rapporté que la police grecque avait perquisitionné le bureau d’Athènes d’une entreprise israélienne à l’origine du logiciel espion Predator, alors que les enquêtes sur un scandale d’écoutes téléphoniques qui a secoué le pays ces derniers mois se poursuivent.
Les bureaux d’Intellexa, la société de logiciels espions qui fournit Predator, ont été perquisitionnés mardi soir, ainsi que les bureaux de cinq autres sociétés. Les domiciles des dirigeants de l’entreprise ont été également visés.
Les perquisitions ont été menées plus tôt cette année, à la suite de révélations selon lesquelles des dizaines d’éminents politiciens, journalistes et hommes d’affaires étaient surveillés dans ce qui a été surnommé le « Watergate grec », dans lequel l’outil de cyber espionnage d’Intellexa a été détecté dans le téléphone d’un journaliste et a tenté d’infiltrer le téléphone du chef de l’opposition Nikos Androulakis.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a admis en août que les écoutes avaient été effectuées par les services de renseignement du pays. Mitsotakis a tenté de se distancier de l’incident, le décrivant comme légal mais incorrect.
Ces opérations font partie des efforts continus du gouvernement pour atténuer les effets du scandale. La Grèce a adopté la semaine dernière un projet de loi sur le renseignement qui interdit la vente de logiciels espions. Le projet de loi fait de la vente ou de la possession de logiciels espions un crime passible d’au moins deux ans de prison.
Le logiciel Predator est une alternative moins coûteuse au logiciel espion Pegasus plus connu du groupe NSO, également une société israélienne, et il peut de la même manière infiltrer les smartphones, voler des données et les transformer en appareils d’écoute et d’enregistrement.
Cependant, alors que le groupe NSO est sur la liste noire pour son rôle dans l’aide aux régimes autoritaires, Intellexa, fondée par l’ancien général du renseignement militaire israélien Tal Dilian, gagne en popularité, selon une enquête du New York Times, publiée la semaine dernière.
« Predator a été utilisé dans une douzaine d’autres pays depuis 2021, illustrant la demande continue des gouvernements et le manque d’efforts internationaux robustes pour limiter l’utilisation de tels outils”, selon l’enquête du Times.
La Grèce a accordé à Intellexa des licences pour exporter ses logiciels espions Predator vers Madagascar, et Intellexa a présenté ses logiciels espions à l’Ukraine, qui a décliné l’offre, selon l’enquête.
Source: Traduit à partir d'AlMayadeen