Les Etats-Unis vont fournir à l’Ukraine leur système de défense antiaérienne le plus sophistiqué, le Patriot, a annoncé le mercredi 21 décembre le chef de la diplomatie américaine.
« La tranche d’aide d’aujourd’hui inclut pour la première fois le système de défense antiaérienne Patriot, capable d’abattre des missiles de croisière, des missiles balistiques de courte portée et des avions à une altitude nettement supérieure à celle des systèmes de défense qui avaient été fournis jusque-là », a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken dans un communiqué, cité par l’AFP.
Le département d’Etat a ensuite précisé que Washington n’envoyait pour le moment qu’un de ces systèmes hautement mobiles.
Le Patriot fait partie d’une nouvelle tranche d’aide militaire américaine à l’Ukraine d’environ 1,85 milliard de dollars, dont 1 milliard sous forme de dons à Kiev d’armement tirés des stocks de l’armée américaine –qui pourront être livrés rapidement– et 850 millions de commandes à l’industrie de défense, ce qui implique des délais de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Couleur bleu, couleur jaune, drapeaux, et vivats: les élus du Congrès américain ont accueilli, le mercredi, avec chaleur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, venu prononcer un discours historique devant eux à Washington.
Zelensky n’a cessé ces dernières semaines de demander aux capitales occidentales des systèmes modernes de défense antiaérienne.
Parmi les armements commandés à l’industrie américaine figurent notamment des munitions de divers calibres, des terminaux de communication satellite et des fonds destinés à la formation des troupes ukrainiennes. Cette nouvelle tranche porte à 21,3 milliards de dollars l’aide militaire totale des Etats-Unis à l’Ukraine depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février et 21,9 milliards depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier 2021.
Les livraisons d’armes à Kiev «aggraveront le conflit», prévient le Kremlin
En réaction, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a indiqué, le 21 décembre, que Moscou n’attendait rien de cette visite en termes d’avancées dans d’éventuelles négociations de paix.
Interrogé sur les attentes de la Russie, compte tenu de certaines déclarations apaisantes de Washington, Dmitri Peskov a répondu d’un laconique «non», lorsqu’on lui a demandé s’il estimait que la position de Kiev allait évoluer d’une manière ou d’une autre en faveur d’un processus de négociation.
La tendance est même opposée du côté russe, le porte-parole du Kremlin soulignant que «les livraisons d’armes se poursuivent, l’assortiment des armes fournies s’élargit», ce qui de fait induit que «le conflit s’aggrave et n’augure rien de bon pour l’Ukraine».