Le président russe Vladimir Poutine a minimisé l’impact de l’octroi à Kiev du système de défense antiaérien américain le plus sophistiqué Patriot, assurant que l’armée russe trouvera un « antidote » pour le contourner.
« Concernant le Patriot, c’est un système assez vieux. Il ne fonctionne pas comme notre (système russe) S-300. Mais nos opposants partent du principe que c’est une arme défensive. Très bien, on va garder ça à l’esprit. Et il existe toujours un antidote », a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse.
A l’issue de la rencontre mercredi 21 décembre à la Maison Blanche entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Joe Biden, ce dernier a assuré vouloir lui octroyer des systèmes Patriot.
Zelensky n’a cessé ces dernières semaines de demander aux capitales occidentales des systèmes modernes de défense antiaérienne.
Le système de défense antiaérienne Patriot que les Etats-Unis vont fournir à l’Ukraine va renforcer « de manière significative » la défense ukrainienne face aux frappes russes, a-t-il déclaré.
« C’est une étape très importante pour créer un espace aérien sécurisé pour l’Ukraine », a-t-il dit à la presse, selon la traduction d’un interprète, aux côtés du président Joe Biden.
Un seul système Patriot
Après la rencontre, le département d’Etat américain a précisé que Washington n’envoyait pour le moment qu’un seul de ces systèmes hautement mobiles.
« La tranche d’aide d’aujourd’hui inclut pour la première fois le système de défense antiaérienne Patriot, capable d’abattre des missiles de croisière, des missiles balistiques de courte portée et des avions à une altitude nettement supérieure à celle des systèmes de défense qui avaient été fournis jusque-là », a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken dans un communiqué, cité par l’AFP.
Le Patriot fait partie d’une nouvelle tranche d’aide militaire américaine à l’Ukraine d’environ 1,85 milliard de dollars, dont 1 milliard sous forme de dons à Kiev d’armement tirés des stocks de l’armée américaine –qui pourront être livrés rapidement– et 850 millions de commandes à l’industrie de défense, ce qui implique des délais de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Parmi les armements commandés à l’industrie américaine figurent notamment des munitions de divers calibres, des terminaux de communication satellite et des fonds destinés à la formation des troupes ukrainiennes. Cette nouvelle tranche porte à 21,3 milliards de dollars l’aide militaire totale des Etats-Unis à l’Ukraine depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février et 21,9 milliards depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier 2021.
Nouveau bafouillage de Biden
La rencontre entre les deux dirigeants ukrainien et américain s’est marquée par un nouveau bafouillage du locataire de la Maison Blanche.
Lors de la conférence de presse avec Volodymyr Zelensky, d’après la transcription officielle de son discours, le chef d’État américain a mal articulé le mot « ukrainien » lorsqu’il a abordé le sujet du secteur social en Ukraine. Et si les uns ont pu entendre « iranien », comme cela a déjà été le cas en mars dernier, la transcription officielle de son discours revêt plutôt un caractère inter planétaire :
« [Il est nécessaire, ndlr] de s’assurer que le gouvernement ukrainien puisse continuer à fournir des services fondamentaux de base au peuple uranien, tels que les soins de santé, l’éducation et les services d’urgence », a ainsi énoncé M.Biden.
Poutine: les USA sont impliqués dans le conflit depuis longtemps
Dans sa conférence de presse après une réunion du Conseil d’Etat russe, le numéro un russe a réaffirmé que son objectif « ne consiste pas à élargir le conflit, mais au contraire, de mettre fin à cette guerre. »
« Nous n’avons jamais renoncé à négocier. Plus vite nos adversaires le comprennent, mieux c’est », a-t-il affirmé.
Il a rappelé sa position initiale lors de l’éclatement du conflit que « l’opération militaire spéciale est une mesure forcée mais nécessaire. »
Selon lui, les États-Unis sont impliqués dans le conflit en Ukraine depuis longtemps, « tout comme dans d’autres processus qui ont eu lieu dans l’espace soviétique et post-soviétique ».
Sources: AFP; Sputnik