Alors qu’il faudrait attendre au moins un an pour que les Patriot américains entrent en action en Ukraine, ni les obusiers et véhicules de combat d’infanterie (IFV) allemands, ni les Dômes d’acier israéliens ne semblent pouvoir tenir le coup de la guerre en Ukraine, selon des experts biens avisés.
Patriot: former les militaires
S’agissant des systèmes de défense antiaérienne que le président américain Joe Biden s’en engagé à fournir à Kiev, lors du déplacement de Volodymyr Zelensky à Washington la semaine passée, c’est le Newsweek qui a révélé qu’il faudra du temps avant qu’ils ne puissent être déployés sur le terrain, une fois le matériel acheminé en Europe. Les militaires ukrainiens ayant besoin d’un certain temps pour qu’ils y soient formés dans un pays tiers.
Jordan Cohen, analyste politique au Cato Institute, a expliqué au magazine que la formation à la maintenance et à la réparation prenait traditionnellement jusqu’à une année complète.
« Avec le Patriot, étant donné le manque de missiles librement disponibles, ils ne peuvent être gaspillés… Je pense que la livraison et la formation à ce système prendront de nombreux mois et, en raison de l’offre limitée ainsi que du coût, je ne suis pas sûr qu’il sera utilisé – ou, tout au moins, utilisé avec succès- avant la fin du printemps 2023 au plus tôt », a-t-il renchéri.
Armes allemandes frileuses au froid
S’agissant des armes de haute technologie allemandes, y compris celles fournies aux forces armées ukrainiennes, des informations négatives sur elles ont été révélées par les médias allemands. Notamment celles concernant les obusiers automoteurs, les véhicules de combat d’infanterie (IFV) et des chars.
Selon la télévision allemande n-tv, seul un obusier automoteur sur trois de type Panzerhaubitze 2000 de la Bundeswehr fonctionne. Un bon nombre des 105 Panzerhaubitzen 2000 n’est pas entièrement fonctionnel. En d’autres termes, 70% des équipements allemands de ce type ne fonctionnent tout simplement pas pour diverses raisons.
Une des raisons est le froid. À une température de -10 degrés, divers systèmes d’obusiers automoteurs cessent de fonctionner correctement.
La même situation concerne aussi le véhicule de combat d’infanterie, BMP Puma, le plus moderne.
Pour sa part, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a critiqué les subordonnés qui ont fourni à la presse ces informations négatives estimant que ces problèmes doivent être discutés avec l’industrie qui fournit ces systèmes d’armes.
Dôme d’acier « à courte et très courte portée »
Mêmes estimations obscures pour le Dôme d’acier, que les Israéliens refusent jusqu’à présent d’envoyer aux forces de Kiev, d’après Andrei Martyanov, l’expert des questions militaires et navales russes qui a servi comme officier sur les navires et le poste d’état-major de la Garde côtière soviétique jusqu’en 1990. Mais pour d’autres raisons.
« Le Dôme de fer n’est rien d’autre qu’un système à courte ou très courte portée conçu spécifiquement pour lutter contre les projectiles balistiques lents « muets » des « Katiouchas » palestiniens et n’est pas conçu pour fonctionner sur le champ de bataille moderne », a écrit pour le site « Reminiscence of the Future » ce militaire qui a pris part aux événements dans le Caucase qui ont conduit à l’effondrement de l’Union soviétique et qui au milieu des années 1990 s’est installé aux États-Unis.
Dôme d’acier et le spectre de l’Iran
Martyanov répondait aux déclarations de l’ancien conseiller à la Sécurité nationale par intérim israélien, le général de brigade Jacob Nagel, selon lequel « il est peu probable qu’Israël soutienne l’Ukraine avec son système de défense aérienne Dôme de Fer par crainte que cet acte ne déclenche une réponse musclée de la part de la Russie ».
Dans une tribune publiée vendredi par The National Interest, le général israélien qui commentait la récente décision de Washington de fournir à l’Ukraine sa plateforme de défense aérienne Patriot, a énuméré plusieurs raisons pour expliquer ce refus.
Il cite entre autres et surtout qu’Israël a des « craintes légitimes » que si l’une de ses armes était déployée en Ukraine, elle pourrait être capturée par la Russie et serait « pratiquement garantie » d’être envoyée en Iran pour analyse. Ce qui selon lui « pourrait aider Téhéran, le grand rival de Tel-Aviv depuis plusieurs décennies, à trouver un moyen de contrer les systèmes ».
Pays 404
Martyanov qui est aussi l’auteur de « Losing Military Supremacy » et de « The Real Revolution in Military Affairs », tout en admettant que « le facteur politique est compréhensible et Israël se trouve dans une situation géostratégique délicate car il voit que son principal sponsor et « défenseur », c’est-à-dire son complice, les États-Unis, est au bord de la catastrophe politique et économique et que le seul pays qui peut atténuer les « problèmes régionaux» d’Israël est la Russie, estime que « d’un point de vue purement militaire, le Dôme de Fer n’a aucun sens en pays 404 et ne vivra pas plus longtemps que ce qui a été promis au 404, la batterie de défense aérienne Patriot. »
A noter que c’est l’Ukraine qui est désignée par le pays 404 par certains analystes russes ou pro russes, en empruntant le terme utilisé pour la page « Erreur 404 » laquelle signifie que le lien mène à une page ou une ressource inexistante.
Selon le site Ellas-cookies, la raison de cette appellation est que l’Ukraine est depuis 2014, une entité de non-Etat et de non-droit, où il y a eu un changement de gouvernement inconstitutionnel, où les municipalisées sont sans argent et les citoyens sont livrés à eux-mêmes, où des groupes armés prolifèrent usant de violence en toute impunité.
Source: Divers