Le 1er janvier, plusieurs événements ont eu lieu en Ukraine sous le parrainage des autorités à l’occasion de l’anniversaire de Bandera. Varsovie s’est montré très critique à l’égard de la glorification de cet homme ayant collaboré avec les nazis. Tel-Aviv reconnaît ne rien pouvoir y faire.
Lors de sa conférence de presse de lundi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a évoqué la commémoration en Ukraine de l’anniversaire de Stepan Bandera.
Extrémiste et dirigeant de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), il était aussi l’un des dirigeants de son aile miliaire, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), responsable de massacres de nombreux civils pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une condamnation sans nuances
« Nous sommes extrêmement critiques à l’égard de toute glorification de Stepan Bandera, il ne peut y avoir aucune nuance. Lors de ma prochaine conversation avec le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, je le dirai très, très clairement », a souligné le Premier ministre Mateusz Morawiecki.
La faction OUN-B dirigée par Bandera est responsable de l’extermination de civils polonais en Volhynie et en Petite-Pologne orientale, organisée en 1943-1944, faisant entre 100.000 et 120.000 morts.
« Aucune clémence ne peut être acceptée ici pour ceux qui ne veulent pas admettre que ce terrible génocide était quelque chose d’inimaginable et faire une expiation complète, un aveu complet de culpabilité. Il n’y a pas de mots pour justifier ce type d’action », a détaillé le chef du gouvernement polonais.
L’impuissance de Tel-Aviv
Des responsables israéliens avaient par le passé exigé que Kiev « ne réhabilite ni ne glorifie les antisémites ».
Un post publié sur Twitter par le Parlement ukrainien célébrant l’anniversaire de Bandera a déclenché une vague de condamnations de la part des responsables polonais, ainsi que de chercheurs et de journalistes américains et israéliens. Il a été supprimé au beau milieu du tollé généré.
Dans une chronique de 2021 publiée dans les médias ukrainiens avant la commémoration du massacre de juifs à Babi Yar, le Président Isaac Herzog avait également mis en garde contre la tentation de « glorifier les criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale ou de réhabiliter les collaborateurs en temps de guerre ».
Selon le quotidien israélien Haaretz, après la marche annuelle de l’année dernière à Kiev en mémoire de l’anniversaire de Bandera, l’ambassadeur israélien de l’époque, Joel Lion, avait tweeté qu’Israël « condamne fermement toute glorification des collaborateurs du régime nazi » et qu’il était « temps pour l’Ukraine de se réconcilier avec son passé ».
L’ambassade de l’occupation israélienne à Kiev n’a pas publié de déclaration cette année. Une source diplomatique israélienne a déclaré à Haaretz que « nous avons clairement exprimé notre position à plusieurs reprises, mais apparemment, nous ne pouvons rien faire, du moins pour le moment ».
Source: Avec Sputnik