Depuis le Mondial de Qatar 2022, pendant lequel le public arabe a exprimé son aversion pour la normalisation des relations entre les pays arabes et l’entité sioniste, cette dernière multiplie ses productions médiatiques sur l’imminence d’un accord avec l’Arabie saoudite.
Dernière de ces productions : un journaliste israélien s’est rendu à Jeddah, y a réalisé un stand-up pour une chaine de télévision israélienne qui l’a présenté comme étant « le premier journaliste israélien » qui se rend au royaume wahhabite, et lui faisant part de ses observations qui corroborent ses impressions que « l’accord est plus proche qu’auparavant », tout en rapportant l’existence de conditions saoudiennes pour les intégrer.
S’exprimant pour le média israélien i24 news, Enrique Cymerman a fait part de la « la présence d’une communauté juive à Riyad et de l’activité d’hommes d’affaires israéliens qui travaillent depuis quelque temps dans le Royaume. »
Il a ajouté : « Nous sommes face au début d’une nouvelle ère. Il y a de nouvelles choses qui ont commencé, mais cela prend plus de temps. »
Conditions de Riyad à « Israël »
Evoquant les conditions du Royaume pour accepter la normalisation avec l’entité sioniste, Cymerman révèle qu' »avant le début du sixième gouvernement de Benjamin Netanyahu, le gouvernement le plus à droite de l’histoire d' »Israël », le chef de facto du Royaume , Mohammed ben Salmane, a fixé les conditions d’adhésion aux « accords d’Abraham ».
« La première condition est qu’Israël s’engage à ne pas annexer de territoires en Cisjordanie. La seconde est une promesse qu’il n’y aura pas de changement dans la politique israélienne concernant la mosquée Al-Aqsa, l’un des endroits les plus sensibles dans le monde. »
Selon Cymerman , Riyad aurait aussi demandé à » Israël « d’améliorer les conditions de travail des Palestiniens et de travailler en coordination avec l’administration du président Joe Biden».
Conditions de Riyad à Washington
L’Arabie saoudite aurait aussi demandé aux États-Unis, en échange de la conclusion de cet accord, d’être considérée de nouveau, après des années de tension, comme un allié stratégique, et qu’ils reprennent la vente d’armes de pointe au Royaume, notamment les F-35, le chasseur plus avancé au monde ».
Le journaliste israélien a assuré que la normalisation avec l’Arabie saoudite est « l’un des objectifs des années à venir » et que « l’attention est dirigée vers la confrontation avec l’Iran », l’ennemi juré de l’entité sioniste.
La conclusion par l’Arabie saoudite d’un accord avec l’entité sioniste n’a rien d’une information surprenante. En 2020, dans le cadre de l’accord d’Abraham, 3 pays considérés être ses plus proches alliés, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Maroc ont adhéré à cet accord. Le quatrième, le Soudan y a adhéré grâce à la médiation de Riyad qui a payé aux Américains les indemenités revendiqués pour des attaques antiaméricaines qui lui étaient attribuées. Son tour devrait venir elle aussi et s’il tarde ce serait pour des raisons différentes que les conditions soi-disant réclamées par MBS.
Il est difficile de croire à la sincérité de Riyad sur les conditions énoncée par le journaliste israélien: à aucun moment elle ne dénonce la poursuite des colonisations en Cisjordanie ni ne condamne les incursions quotidiennes des colons israéliens de la mosquée al-Aqsa.
Une question s’impose toutefois: pourquoi parler des conditions saoudiennes tout d’un coup? Serait-ce pour blanchir la page du régime saoudien, le montrant soucieux des droits du peuple palestinien devant une opinion publique arabe qui a vertement exprimé son point de vue contestataire. Alors que c’est lui qui supervise ces accords et attend le moment propice pour afficher le sien. Et pourquoi c’est un journaliste israélien qui expose ces conditions, comme s’il était le porte-parole de Riyad?
Source: Médias