Alors que les victimes du tremblement de terre dans le nord-ouest de la Syrie souffrent d’un froid extrême et d’un manque d’installations, la seule mesure annoncée par les États-Unis est une dérogation des sanctions pour une période de six mois qui autoriserait l’acheminement des services de secours à destination des régions frappées par la catastrophe. La Syrie est sous un régime de sanctions en raison de sa résistance face à l’Occident.
Suite aux tremblements de terre dévastateurs qui ont secoué la Turquie et la Syrie le 6 février, faisant plus de 20 000 morts, Damas peine à faire face à cette catastrophe humanitaire sans précédent.
La guerre de l’Occident contre la Syrie qui a commencé au début de 2011 n’a pas réussi à renverser son président élu. Des années de sanctions de plus en plus cruelles – toutes au nom de « l’aide au peuple syrien » – ont aggravé les conditions de vie des Syriens dont la majorité souffre de malnutrition et de la pénurie de chauffage.
Aujourd’hui, en temps de crise, le peuple syrien ne peut même pas recevoir de dons ou d’aide d’urgence de l’étranger. Alors que si l’on tape le mot « Ukraine » dans le champ de recherche sur PayPal ou GoFundMe, on observe d’innombrables contacts pour envoyer de l’argent. En ce qui concerne la Syrie, ces plateformes sont inaccessibles depuis des années.
Ceci dit, la Syrie voit d’un mauvais œil la décision des États-Unis d’accorder une exemption de sanctions de six mois pour l’aide humanitaire destinée aux sinistrés du séisme de lundi. Elle l’a qualifiée de « trompeuse ».
« La décision prise par l’administration américaine d’assouplir temporairement certaines des sanctions cruelles et unilatérales à l’encontre de la nation syrienne relève de la tromperie et de l’hypocrisie. Elle n’est pas différente des précédentes actions destinées à donner une fausse impression humanitaire aux États-Unis. Alors que la levée des sanctions est proclamée pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, les réalités sur le terrain disent le contraire », a déclaré vendredi le ministère syrien des Affaires étrangères et des Expatriés dans un communiqué.
« Les mesures politiques coercitives des États-Unis ont privé les Syriens de leurs richesses naturelles qui sont pillées. Elles empêchent les institutions de l’État d’améliorer les conditions de vie, de mettre en œuvre des projets de développement et de fournir des services de base. »
Le ministère syrien des Affaires étrangères a ensuite appelé Washington à lever immédiatement et sans condition toutes les sanctions anti-syriennes et à mettre fin à ses violations du droit international et de la Charte des Nations unies.
Pour sa part, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie affirme que les organisations internationales compétentes n’aident pas les Syriens touchés par le tremblement de terre dévastateur. « Nous devons attirer l’attention de la Communauté internationale sur le fait que ces institutions se dérobent à leurs responsabilités et ne prêtent pas assistance aux victimes syriennes », a déclaré vendredi 10 février le chef du centre, le général de division Oleg Yegorov.
Le Hezbollah a également réagi à l’octroi de cette exemption de sanctions contre la Syrie. Le secrétaire général adjoint du mouvement de résistance libanais, Cheikh Naim Qassem, a fait remarquer dans un tweet vendredi que la mesure américaine était minime.
Jeudi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre une « catastrophe secondaire » imminente en Syrie, a pointé du doigt des « perturbations majeures » dans l’approvisionnement des produits de base, en omettant de mettre en évidence l’impact des sanctions occidentales ou la présence de terroristes dans le nord-ouest de la Syrie.
Les rapports sur l’aide de l’ONU atteignant le nord de la Syrie via la Turquie, ont également minimisé la présence de terroristes d’Al-Qaïda dans les zones mentionnées, ainsi que le soutien de longue date de la Turquie aux forces anti-gouvernementales syriennes. Ces rapports ont également omis de mentionner le besoin de secours d’urgence dans les zones contrôlées par le gouvernement de la Syrie, et les efforts du gouvernement pour apporter ces secours.
La Syrie est la cible de sanctions américaines depuis 1979. Les États-Unis et leurs alliés ont intensifié leurs sanctions contre le peuple arabe en 2011, après que la nation se soit retrouvée en proie à une violence endémique et extrêmement meurtrière soutenue par l’étranger. Les États-Unis ont encore durci les sanctions, approuvant la loi César en 2019, ciblant tout individu et toute entreprise ayant participé directement ou indirectement aux efforts de reconstruction du pays arabe.
Source: Press TV