Les sauveteurs ont extirpé davantage de survivants des décombres, une semaine après le puissant séisme qui a fait plus de 33.000 morts en Turquie et en Syrie, selon un bilan appelé encore à s’aggraver d’après l’ONU. Ces sauvetages semblaient inespérés, bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe.
Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes, selon la presse turque, dont un enfant de 3 ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une femme de 40 ans a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep.
Un membre d’une équipe de secouristes britanniques a publié une vidéo sur Twitter dimanche montrant un sauveteur emprunter un tunnel créé dans les ruines de cette même ville et en ressortir un Turc, bloqué pendant cinq jours.
Et dans la ville méridionale de Kahramanmaras, proche de l’épicentre du séisme, des excavateurs creusaient et fouillaient les ruines, pendant que des sinistrés, blottis autour d’un feu, attendaient des nouvelles de leurs proches.
Au total, 34.717 personnes travaillent aux recherches de survivants actuellement, a déclaré le vice-président turc Fuat Oktay à la presse locale. Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences étudiantes et 400.000 évacuées de la région, a-t-il ajouté.
#تركيا.. إنقاذ طفلة من تحت أنقاض #الزلزال بعد مضي 161 ساعة بولاية #هطاي https://t.co/6sV7VnDosl pic.twitter.com/BeVvv4rzGX
— ANADOLU AGENCY (AR) (@aa_arabic) February 13, 2023
Des lieux de culte détruits
Le puissant séisme a aussi réduit en poussière d’importants lieux de culte. A Antakya, Havva Pamukcu, fidèle musulmane de la mosquée Habib-I Nejjar, n’en revient pas.
« Cet endroit signifie beaucoup pour nous », souffle-t-elle. « Il était très précieux pour nous tous, Turcs et musulmans. Les gens avaient l’habitude de venir ici avant d’aller en pèlerinage à la Mecque ».
L’église orthodoxe de la ville a connu le même destin, constate Sertac Paul Bozkurt, membre du conseil.
« Malheureusement, notre église a été détruite après le séisme. Tous ses murs se sont écroulés et elle n’est pas en état d’abriter des prières », déplore-t-il.
« Nous avons subi de grosses pertes. Nous avons perdu environ 30-35 personnes de notre communauté religieuse », dit-il.
D’après les derniers bilans officiels, le tremblement de terre du 6 février, de magnitude 7,8, a fait au moins 35.224 morts dans les deux pays selon un dernier bilan provisoire. « Il est difficile de donner un bilan précis car nous devons passer sous les décombres mais je suis sûr qu’il doublera, ou plus », a déclaré Martin Griffiths, en visite samedi dans la ville turque de Kahramanmaras.
5 millions de personnes vulnérables en Syrie
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 26 millions de personnes pourraient avoir été touchées en Turquie et en Syrie, dont «environ cinq millions de personnes vulnérables», et a lancé samedi un appel urgent collecter des fonds.
Mais si l’aide internationale afflue en Turquie, l’accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, s’avère plus compliqué.
Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie.
Le gouvernement syrien a autorisé vendredi «l’acheminement des aides humanitaires à l’ensemble» du pays – y compris les zones tenues par les rebelles – où 5,3 millions de personnes risquent de se retrouver sans abri. Damas a précisé que la distribution de l’aide devrait être «supervisée par le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge syrien», avec l’appui de l’ONU.
Source: Avec AFP