L’Ukraine a reconnu lundi 13 février une situation « compliquée » au nord de Bakhmout (Artiomovsk), épicentre des combats dans l’est du pays, où l’armée russe a revendiqué la capture d’un nouveau village, poursuivant sa tentative d’encercler cette ville forteresse du Donbass.
Alors que le président ukrainien réclame aux Européens davantage d’armes, notamment de longue portée et des avions de combat, l’Otan a averti que Kiev engrange plus de munitions qu’elle n’en produit.
Progression au nord de Bakhmout
Selon l’AFP, ces dernières semaines, les troupes russes ont progressé notamment au nord de Bakhmout, cité de quelque 70.000 habitants avant la guerre, et qui a été en grande partie détruite par plus de six mois de combats.
Depuis des semaines, rapporte l’agence russe Sputnik, l’armée russe est en train d’encercler cette ville stratégique d’Artiomovsk (Bakhmout) dans le Donetsk, importante pour les Russes en raison de sa situation géographique et de sa position dans le système de défense ukrainien.
La présidence ukrainienne a admis lundi une situation « compliquée » dans le village de Paraskoviïvka, au sud de Soledar, à une dizaine de kilomètres du centre de Bakhmout, qui « fait face à des bombardements et à des assauts intenses » russes, selon l’AFP.
Soledar et ses mines de sel ont été capturés le mois dernier par les Russes et leurs alliés.
La prise de Krasna Gora
L’armée russe a, ce lundi, revendiqué la capture du village de Krasna Gora, à proximité immédiate de Paraskoviïvka. Selon elle, « des unités d’assaut de volontaires, avec l’appui feu des forces d’artillerie du groupe Sud ont libéré le village ».
La prise de Krasna Gora avait été revendiquée dès dimanche par le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille.
Les pertes de l’ennemi en 24h se sont élevées à plus de 150 militaires ukrainiens. En outre, quatre véhicules blindés de combat, six camionnettes et deux obusiers D-30 ont été détruits, indique le communiqué du ministère russe de la Défense, indique Sputnik.
Contrôle russe de 3 des 4 voies d’approvisionnement
Un responsable pro russe dans l’est de l’Ukraine, le dirigeant séparatiste Denis Pouchiline, avait affirmé vendredi 10 février que les troupes de Moscou avaient désormais sous leur contrôle trois des quatre voies d’approvisionnement ukrainiennes vers Bakhmout.
L’état-major ukrainien a indiqué dans son propre rapport quotidien que les troupes russes avaient bombardé seize localités près de Bakhmout au cours de la journée écoulée avec des chars, des mortiers et de l’artillerie.
Dimanche, le porte-parole du commandement « Est » de l’armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, avait déclaré que « le secteur de Bakhmout est toujours la zone principale des attaques de l’ennemi » avec 167 bombardements et 41 affrontements armés rapportés au cours des 24 heures précédentes.
L’Otan avertit que Kiev engrange plus de munitions qu’elle n’en produit
Selon l’AFP, l’Ukraine a engrangé ces dernières semaines les promesses de livraisons d’armes, cruciales pour son effort de guerre. Notamment lors de la tournée européenne de son président Volodymyr Zelensky au cours de laquelle il a exhorté les Européens à lui fournir des armes à longue portée et des avions de combats pour faire face à Moscou.
Le Danemark a remis toutes ses CAESAR à Kiev, a annoncé le ministère ukrainien de la Défense. En janvier, les médias ont rapporté que les autorités danoises avaient décidé de donner à l’Ukraine les 19 canons automoteurs CAESAR commandés à la France, ce qui les prive d’un élément important de défense.
En revanche, la Lituanie a annoncé la livraison de canons de DCA L70 Bofors, une arme datant de 1951 et prévue pour descendre des avions à hélice. Les Ukrainiens ont annoncé qu’ils ont l’intention de les utiliser pour détruire les redoutés drones russes « géranium ».
Mais ce lundi, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a averti que Kiev utilisait plus de munitions que l’Alliance atlantique n’en produisait actuellement. « Cela met nos industries de défense sous pression », a-t-il ajouté.
Bilan des pertes ukrainiennes du 12 février
Dimanche 12 février, le ministère russe de la Défense avait dressé son bilan quotidien pour les 24 dernières heures de combats, dans le Donbass et dans les régions de Zaporojié et de Kherson
Selon l’agence russe Sputnik, le rapport indique que près de 480 militaires ukrainiens ont été éliminés, toutes zones confondues. Un système de missiles sol-air Osa-AKM près de Krasny Liman (RPD), ainsi que 17 drones en RPD et dans la région de Zaporojié ont été détruits.
Dans la région de Donetsk, l’armée ukrainienne a perdu deux systèmes d’artillerie américains M777, un canon automoteur M109 Paladin de fabrication américaine, un canon automoteur Akatsiya, un canon automoteur Guiatsint et deux canons antichars Rapira.
Dans le sud de la RPD, un char, deux véhicules de combat d’infanterie et un obusier tracté Msta-B ont été détruits.
Dans la région de Kherson, l’artillerie russe a détruit un canon automoteur Akatsiya, un canon automoteur Gvozdika et un radar de contrebatterie AN/TPQ-50 fabriqué aux États-Unis.
Les forces russes ont également détruit deux entrepôts de munitions dans la région de Zaporojié et un atelier d’assemblage de blindés à Kharkov, toujours selon Sputnik.
(Photos ci dessous des équipements militaires ukrainiens détruits par les Russes)
Pertes ukrainiennes depuis le début de la guerre
Les pertes estimées de l’armée ukrainienne par les données du site wartears au 9 février dernier frisaient les 200 000 tués, plus de 30 000 prisonniers, et un effectif en première ligne d’environ 315 000.
Source: Divers