Les autorités turques ont lancé 564 enquêtes visant des promoteurs et des entrepreneurs dont les immeubles se sont effondrés comme des châteaux de cartes depuis le séisme du 6 février, selon le ministre de l’Intérieur Suleyman Soylu.
Déjà « 564 suspects ont été identifiés jusqu’à présent, 160 d’entre eux ont été écroués, 18 sont en garde à vue et 175 ont été libérés sous contrôle judiciaire », a détaillé le ministre lors d’une interview mercredi soir sur la chaîne publique TRT.
« Nous avons interdit à toutes ces personnes identifiées de quitter le territoire » a-t-il ajouté alors que la colère gronde face aux fraudes et au manque de contrôle public de ce secteur qui a tiré l’économie turque des 20 dernières années.
Des dizaines de milliers d’immeubles se sont écroulés sans laisser la moindre chance à leurs occupants saisis dans leur sommeil par la violente secousse d’une magnitude de 7,8, survenue à 4H00 du matin.
La responsabilité de certains constructeurs, qui ont utilisé des matériaux de mauvaise qualité ou qui n’ont pas respecté les normes, est dénoncée dans les médias turcs et par des ingénieurs et architectes.
Plusieurs promoteurs ont été arrêtés dès les premiers jours qui ont suivi le séisme et le gouvernement affiche sa diligence pour traiter le dossier.
Le ministre de l’Environnement Murat Kurum a fait savoir jeudi que « 1,250 million d’immeubles ont été examinés dans les onze provinces (touchées); 164.321 bâtiments composés de 520.000 unités indépendantes (logements, commerces) ont été détruits, gravement endommagés ou devront être détruits de manière urgente », a-t-il insisté.
Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé son intention de construire 270.000 logements en un an dans les provinces dévastées.
« Nous faisons nos plans en prenant en compte le tissu culturel, l’avenir de nos enfants et de nos villes sur les terrains les plus sûrs. (…) Nous construirons les nouveaux logements avec cette conception », a affirmé M. Kurum.
Source: AFP