Six mois après les explosions de sabotage des gazoducs Nord Stream, il n’y a toujours pas de réponse officielle. Selon un ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, qui écarte la responsabilité russe, l’absence de résultats des trois enquêtes occidentales à ce sujet montre qu’on cherche à les dissimuler.
L’absence de résultats des trois enquêtes ouvertes en Occident pour élucider les actes de sabotage sur les Nord Stream laisserait croire que quelqu’un veut les cacher, a fait savoir, le 3 mars, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, sur la chaîne de télévision française LCI.
« La question de ‘À qui profite le crime ?’ doit être posée […]. Il est certain que ces tuyaux appartiennent à une société russe et que donc le crime, a priori, ne profiterait pas aux Russes. Ce qui me frappe : vous avez une enquête allemande, une enquête suédoise, une enquête danoise qui, a priori, ont récupéré pas mal d’éléments. Or, on n’a pas vraiment de conclusions. C’est que probablement il y a des conclusions qu’on ne veut pas donner », a indiqué le général.
L’article de Hersh serait crédible ?
Selon le général Trinquand, l’article du lauréat du prix Pulitzer Seymour Hersh sur la responsabilité des États-Unis et de la Norvège dans le sabotage des Nord Stream peut être considéré comme fiable. Le haut gradé note que n’importe qui peut vérifier les itinéraires des navires mentionnés dans le document.
Il salue les efforts du journaliste américain qui a reconstitué la manœuvre de l’OTAN, c’est-à-dire « une action des plongeurs en mer Baltique et une action d’un avion qui lance des bouées ». Le militaire français rappelle que tous les éléments de cette enquête peuvent être vérifiés.
Pour le général Trinquand, il y aurait un mutisme total, même si la responsabilité de Washington est connue de tous.
« Les Danois, les Norvégiens, les Allemands, les Suédois ne diraient pas s’ils savaient que c’était les Américains », a-t-il conclu.
L’enquête de Seymour Hersh
Le très expérimenté Seymour Hersh a publié le 8 février les résultats de son enquête journalistique sur les explosions ayant endommagé en septembre trois des quatre conduites des pipelines Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l’Europe via la mer Baltique. Il a affirmé que des plongeurs américains avaient posé des explosifs sur les tuyaux sous-marins l’été dernier, sous le couvert d’exercices de l’OTAN Baltops-2022. Trois mois plus tard, les Norvégiens ont actionné les bombes, ajoute M.Hersh.
Le Pentagone a plus tard déclaré à Sputnik que les États-Unis n’avaient rien à voir avec les explosions.
Source: Sputnik