En parallèle à la guerre militaire entre la Russie et l’Otan, à partir de laquelle un nouvel ordre mondial devrait émerger, des efforts diplomatiques énormes sont menés pour conquérir des alliés dans la valse des nations. Et il semble que la Russie y réalise certains progrès tangibles.
Selon un rapport de l’Unité des renseignements économiques du groupe The Economist, le nombre de pays qui penchent pour la Russie sur la scène internationale depuis le début du conflit a augmenté.
Ils étaient 29 Etats en février 2022, ils sont aujourd’hui 35. L’équivalent de 32% de la population mondiale. C’est en Afrique qui les progrès sont le plus observés avec le ralliement du Mali, de l’Afrique du Sud et du Burkina Faso entre autres au camp pro russe.
Quant aux pays qui soutiennent les Etats-Unis et l’Union européenne, ils forment 36% de cette population, toujours selon l’étude.
Durant ce laps de temps, le nombre des pays qui condamnaient la Russie pour avoir lancé cette guerre a baissé de 131 à 122.
Selon The Economist, cette hausse du chiffre des pays qui soutiennent la Russie s’explique par le fait que les Etats occidentaux n’ont pu affaiblir la version du Kremlin concernant les causes de la guerre en Ukraine.
Dans les déclarations officielles de Vladimir Poutine le 24 février 2022, l’objectif était de « démilitariser et de dénazifier » l’Ukraine et de protéger les zones russophones dans la région du Donbass qui ont fait l’objet d’attaques intermittentes depuis 2014.
Par la suite, il parlera d’empêcher l’Otan de prendre pied en Ukraine, puis a ajouté un autre objectif visant à assurer le statut de neutralité de l’Ukraine.
Dans les médias occidentaux, on avancera que son objectif est de renverser « le président élu de l’Ukraine » et qu’il veut se venger des Etats-Unis et de leurs alliés pour avoir délogé le président ukrainien pro russe Viktor Ianoukovytch et qu’il a la nostalgie de l’empire russe.
Ces craintes sont certes corroborées par les annexions entamées par Moscou mais les évènements qui seront révélés certifieront sa version qui justifie son offensive en Ukraine, dont ses craintes de l’expansion de l’Otan.
On a appris pendant l’année qui s’est écoulée que lors de la chute de l’Union soviétique, les Occidentaux s’étaient engagés à ne pas élargir l’OTAN en y faisant adhérer les anciens pays du pacte de Varsovie. L’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas qui a été envoyé à la rencontre avec Mikhail Gorbatchev à cette époque l’a confirmé.
L’engagement n’a jamais été exécuté. L’Otan compte depuis 15 pays de plus à ceux qui avaient adhéré à l’issue de la seconde guerre mondiale. Nombreux d’entre eux sont des pays limitrophes de la fédération russe.
Autre engagement plus proche dans l’histoire qui n’a pas été observé : celui des accords de Minsk conclus en 2014 et 2015 pour régler la situation de l’oblast du Donbass. Leur conclusion devait rester formelle et servir comme un leurre pour gagner du temps afin de préparer les forces armées ukrainiennes à la guerre, ont reconnu dirigeants occidentaux ayant participé aux tractations. En l’occurrence l’ex-chancelière allemande Angela Merkel et l’ex-président français François Hollande.
Le fait que les Occidentaux préparaient cette guerre avant son déclenchement par le président Vladimir Poutine en février 2022 a été un thème récurrent dans les milieux pro russes et parmi les dirigeants russes selon lesquels il reflète la perfidie des Occidentaux. Comme ces derniers n’en sont pas à leur première arnaque, leur crédibilité est de plus en plus mise en cause. Du coup, la version du Kremlin a toutes le chances de continuer à persuader davantage de pays.
Source: Divers