La poupée électronique «Mon amie Cayla» fabriquée aux États-Unis sera désormais interdite en Allemagne. Le jouet connecté est accusé d’espionnage par l’Agence fédérale des réseaux du pays pour sa possible capacité d’écouter, d’enregistrer ou de diffuser les conversations.
Dans le communiqué du 17 février, l’Agence fédérale des réseaux en Allemagne a interdit la vente, l’utilisation ou la propagation de la poupée
« Mon amie Cayla » fabriquée par un consortium américain.
D’après l’Agence, ce jouet connecté est susceptible de travailler comme un instrument d’espionnage, ayant un « dispositif de transmission caché ».
« Les objets qui dissimulent des caméras et des micros et donc peuvent transférer des données sans qu’on le remarque mettent en danger la vie privée des gens. Cela vaut aussi pour les jouets », a argumenté dans un communiqué le président de l’Agence, Jochen Homann.
En effet, cette poupée au visage angélique est dotée d’un petit micro et d’un émetteur capables de diffuser via Bluetooth toutes les informations enregistrées.
Le jouet peut également trouver sur Google les réponses à toutes les questions posées par les enfants et même leur raconter des contes.
L’organisme allemand a supposé que des hackers pourraient ainsi s’emparer à distance du jouet, dérober les données personnelles des utilisateurs, écouter et même parler à l’enfant jouant avec la poupée.
Selon l’hypothèse de l’Agence, des voix enfantines « enregistrées par la poupée-espionne » sont transmises aux serveurs américains qui analysent des profils vocaux.
Par précaution, l’Agence fédérale des réseaux n’a pas hésité à recommander aux parents de détruire ces jouets électroniques modernes, déclarant que d’autres jouets similaires feront également l’objet d’une expertise soignée.
Le réseau commercial s’occupant de la distribution de Cayla en Allemagne s’est déjà adressé aux instances juridiques afin de protester contre cette décision.
L’Association européenne de défense des consommateurs (BEUC) a salué la décision des autorités allemandes, faisant remarquer que ce jouet illustrait « à quel point les consommateurs ne sont pas protégés dans un monde de plus en plus connecté ».
« Mon amie Cayla » est une poupée connectée de 46 centimètres, contrôlable à distance par un téléphone portable. Elle peut répondre à des questions simples en accédant à Internet et en demandant des données personnelles sensibles, comme le nom de l’utilisateur, de ses parents, de son école, et de sa ville natale.
Selon les données de l’Agence fédérale des réseaux, depuis 2014, ce jouet a été acheté par plus d’un million d’Allemands.
Avec Sputnik