Le président du Liban Michel Aoun a été lundi le premier chef d’Etat étranger à recevoir la candidate d’extrême droite à la présidentielle française Marine Le Pen qui cherche à gagner en crédibilité à l’international.
« Nous avons évoqué la longue et fructueuse amitié entre nos deux pays », a déclaré la dirigeante du Front national à l’issue d’une rencontre de 30 minutes au palais présidentiel à Beyrouth, rapporte l’AFP.
La crise des réfugiés syriens et la lutte contre le fondamentalisme étaient également au menu de cet entretien.
« Nous avons évoqué l’inquiétude fondamentale que représente le développement du fondamentalisme (takfiriste) et des moyens de pouvoir lutter contre lui », a déclaré Mme Le Pen lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre. Elle a exprimé la nécessité d’une « coopération entre les pays conscients de ce danger », rapporte le quotidien libanais francophone OLJ.
« Le Liban et la France, qui partagent une histoire commune, doivent être les piliers de la lutte conte le fondamentalisme », a-t-elle déclaré.
Le chef de l’Etat libanais et la présidente du FN ont en outre évoqué la crise des réfugiés syriens, « lourde pour le Liban, car elle entraîne des difficultés », selon Mme Le Pen.
Cette crise « ne pourra pas durer éternellement compte tenu du poids que représente sur l’économie et le système de santé la prise en charge d’un nombre de réfugiés tout à fait exceptionnel », a-t-elle ajouté.
Le Liban, qui compte quatre millions d’habitants, accueille environ un million de réfugiés syriens et doit faire face aux lourdes conséquences de la guerre qui ravage ce pays voisin depuis mars 2011.
Le parti de Mme Le Pen prône l’arrêt de toute immigration en France et la réduction drastique du nombre de réfugiés admis en France.
La veille, Mme Le Pen avait estimé que la communauté internationale devait faire plus pour maintenir ces réfugiés dans des camps humanitaires au Liban.
Depuis son arrivée à la tête du Front national en 2011, Mme Le Pen n’a rencontré que très peu de dirigeants étrangers en exercice, à l’exception en 2015 du Premier ministre égyptien de l’époque Ibrahim Mahlab et en janvier du chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski. Ce dernier avait jugé « nuisible » le projet frontiste de réforme de l’UE.
La chancelière allemande Angela Merkel a elle exclu de rencontrer Mme Le Pen, son homologue de droite espagnol Mario Rajoy s’inquiétant d’une « catastrophe » en cas d’élection de la candidate d’extrême droite.
Source: Divers