Le ministre libanais des Affaires sociales du gouvernement démissionnaire, Hector Hajjar a critiqué les récentes déclarations du chef de la Diplomatie de l’Union européenne Josep Borell dans lesquelles il assure que l’UE refuse de rapatrier les déplacé syriens.
« D’un ton hautain, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a réaffirmé lors de la Conférence sur le soutien à la Syrie et à la région à Bruxelles, que l’Union européenne ne choisira pas la voie de la normalisation avec le régime syrien et donc le retour des déplacés syriens dans leur pays n’est actuellement pas possible, car les pays d’accueil ont promis un soutien financier », a écrit M. Hajjar sur sa page Twitter.
Dans une série de tweets, Hajjar a rappelé que la solution politique attendue à la question palestinienne perdure depuis 75 ans et que les Palestiniens sont toujours dispersés dans toutes les régions du monde.
Il a ajouté : « Le Liban a accueilli les déplacé syriens à bras ouverts et il a porté leur fardeau pendant plus de 12 ans. Aujourd’hui, ils constituent plus de 30 % de la population au Liban. Nous respectons votre choix humanitaire et avons travaillé sur sa base au cours des 12 dernières années. Mais son bilan n’a été bon ni pour les déplacés syriens ni pour leur hôte libanais ».
Hajjar a ajouté : « Quant à votre choix politique, il a prouvé son échec il y a 12 ans, mais nous sommes prêts à le soutenir si vous décidez d’accueillir environ 7 millions de déplacés syriens en Europe, à condition que vous les renvoyiez dans leur pays lorsqu’une claire solution politique à la crise syrienne est élaborée et acceptable selon vos normes ».
Plus tôt dans la journée, lors d’une conférence de soutien à la Syrie organisée à Bruxelles, Borell avait déclaré que l’UE « ne soutient pas les efforts de normalisation des relations entre la Syrie, les pays arabes et la Turquie ».
Il a également souligné que « les conditions actuelles dans l’UE ne sont pas propices à un changement de sa politique envers la Syrie » et qu’elle continuera à imposer des sanctions au gouvernement syrien ».
Le nombre de réfugiés syriens résidant au Liban en raison de la crise dans leur pays est d’environ 2 millions, et près de 900 000 d’entre eux sont enregistrés auprès du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, et la plupart d’entre eux souffrent de conditions de vie difficiles.
Ce nombre est énorme par rapport à la population du Liban (5 millions et 500 mille personnes en juin 2022) et son aire géographique (10.452 km), compte tenu de la dégradation des conditions de vie, des répercussions imprévues dans un avenir proche, notamment en raison du laxisme de la communauté internationale. D’où les pays occidentaux doivent traiter cette question sérieusement et rapidement, et considérer la question des déplacés syriens comme une « bombe à retardement » au Liban.
Source: Médias