Un groupe aéronaval américain, qui inclut le porte-avions USS Carl Vinson, a commencé à patrouiller en mer de Chine du Sud, ce qui est susceptible de raviver les tensions dans une région riche en différends territoriaux.
Le porte-avions USS Carl Vinson et sa flotte d’accompagnement ont été déployés en mer de Chine du Sud, un signal clair que Washington adresse à Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Dans cette zone stratégique transitent chaque année 5 000 milliards de dollars de biens, rappelle l’observateur militaire, capitaine de vaisseau à la retraire Alexandre Khrolenko. Les Américains qualifient d’illégale la construction par la Chine d’îles artificielles dans la région et veut lui bloquer l’accès aux territoires litigieux.
Parmi les pays qui contestent les prétentions de Pékin en mer de Chine du Sud figurent les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taiwan, le Vietnam et le Japon. Pékin insiste pour sa part sur le fait que les Chinois ont procédé à l’exploitation de la région concernée il y a plus de 2 000 ans et se réserve le droit d’effectuer des frappes locales préventives contre tout adversaire menaçant les frontières et la sécurité du pays.
Les forces navales chinoises mènent régulièrement des manœuvres à proximité des îles litigieuses impliquant notamment son porte-avions Liaoning. Pékin perfectionne également son dispositif aéronaval et déploie des systèmes de défense antiaérienne sur des îles en mer de Chine méridionale.
La Chine compte également entamer des voyages touristiques à destination des îles de l’archipel de Spratleys, au cœur d’un litige territorial qui oppose Pékin à ses voisins asiatiques. Après avoir revendiqué ces territoires en 2014, la Chine y a construit des appontements, des aérodromes et de diverses installations militaires.
Avec l’élection de Donald Trump, Washington n’a pas changé de position à l’égard des territoires litigieux en mer de Chine du Sud. Certains analystes estiment que les tensions qui persistent entre Pékin et Washington dans cette région sont plus dangereuses que les actuelles divergences entre la Russie et l’Otan en Europe. Cependant, il est peu probable qu’une confrontation militaire se produise au large de la Chine, estime l’analyste.
Il convient de rappeler que James Mattis, le nouveau chef du Pentagone, a déclaré que les États-Unis ne jugeaient pas nécessaire pour le moment de multiplier les mouvements militaires d’envergure en mer de Chine méridionale. Bien que la montée de l’influence économique et politique de Pékin préoccupe les Américains, il semble impossible d’empêcher ce processus, conclut M. Khrolenko.
Source: Sputnik