Depuis l’aube de ce lundi, l’armée d’occupation israélienne mène une offensive militaire de grande envergure contre la ville de Jénine et son camp, au nord de la Cisjordanie occupée.
Selon un dernier bilan non final, 8 Palestiniens sont tombés en martyrs : 5 d’entre eux d’entre eux ont reçu des balles dans la tête ou la poitrine et 3 ont succombé dans un raid aérien. Il y a au moins 50 autres sont blessés dont certains dans un état grave.
Au début de l’après-midi, l’hôpital israélien Rambam a fait état que 2 soldats israéliens ont été tués durant les accrochages et 3 autres blessés.
Depuis 2002
Des sources palestiniennes ont indiqué que des véhicules militaires et des bulldozers ont été investis la ville sous une couverture aérienne. Ils sont entrés dans la ville depuis plusieurs axes.
« Plusieurs maisons et sites ont été bombardés… De la fumée s’élève partout », a-t-il ajouté.
Dans sa version des faits, l’armée israélienne a déclaré que ses forces visaient « une infrastructure terroriste » dans la région de Jénine.
Selon la radio militaire israélienne, l’opération contre Jénine a été ratifiée par le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense depuis une semaine.
Le quotidien israélien Maariv estime que les forces qui participent à cette offensive sont les plus importantes depuis « Opération Rempart » menée en 2002.
Raids aériens et incursion terrestre
Le correspondant de la radio militaire israélienne a indiqué que « l’opération militaire à Jénine est passée des raids aériens à la phase terrestre », ajoutant que pour le moment « elle se limite à Jénine mais pourrait s’étendre vers Naplouse ».
Pendant la journée du lundi, une vingtaine raids aériens ont été menés, selon les médias israéliens.
Elles ont renforcé les mesures dans les routes de la Cisjordanie par crainte d’opérations de soutien à Jénine.
Selon l’armée, ses forces ont frappé un « centre d’opérations conjointes » qui « servait de centre de commandement à la Brigade de Jénine », un groupe militant local de défense de la ville.
En 48 heures
Selon le quotidien israélien Haaretz, l’institution sécuritaire croit réaliser les objectifs de cette offensive en l’espace de 48 heures.
Ce que conteste l’ancien responsable des renseignements israéliens Tamir Haïman selon lequel « l’opération de Jénine est un fiasco sans cadre politique qui puisse convaincre la Communauté internationale de sa rentabilité ».
Selon lui, il faut cesser d’utiliser des termes comme « une opération pour rétablir la dissuasion » car ceci n’est pas un objectif opérationnel car la dissuasion n’est pas mesurable »
Toutes les options
Le mouvement de résistance palestinien Jihad islamique a déclaré dans un communiqué que « toutes les options sont ouvertes pour frapper l’ennemi (Israël) en réponse à son agression à Jénine ». Il a baptisé l’opération de résistance à l’offensive israélienne « La douleur de Jénine ».
Les combattants se sont attelés pour empêcher l’avancée des véhicules israéliens, en mettant le feu à des pneus établis dans les routes de la ville.
La fumée qui se dégage de ces feux devraient aussi servir d’écran qui empêche la vision des hélicoptères israéliens qui bombardent la ville.
Des Tareq-1, pour la 1ère fois
La Brigade de Jénine a assuré que ses combattants ont visé aux mitrailleuses et aux bombes manuelles une unité spéciale israélienne qui s’est retranchée dans une maison aux abords du camp de Jénine
Elle avance avoir endommagé un véhicule via un engin piégé.
« Nos combattants ont pu fair exploser un certain nombre d’engins de type Tareq-1 utilisées pour la première fois contre un jeep blindé au matin. Il a pris feu et ses occupants ont été tués ou blessés », a affirmé les Brigades al-Qods du Jihad islamique dans un communiqué.
Les Brigades ont aussi assuré aussi avoir abattu deux drones israéliens.
Les cellules dormantes
Les Brigades al-Qassam du Hamas ont pour leur part, demandé à « tous leurs combattants et leurs cellules dormantes en Cisjordanie et dans la ville sainte al-Qods (Jérusalem) de frapper l’occupation là où elle se trouve et par tous les moyens ».
Il ont indiqué qu’une unité Igoz est tombée dans une embuscade à proximité de la mosquée al-Ansar dans le camp de Jénine. Celle-ci a subi un bombardement israélien.
Le site d’information Walla, les forces spéciales israéliennes font face à des défis et les combattants palestiniens sont déployés sur les toits des maisons. Il est question qu’un soldat israélien a été blessé lors d’accrochages à l’intérieur du camp de Jénine.
Dernière évolution, rapportent les médias palestiniens: les forces d’occupation israéliennes obligent les habitants de la ville à sortir de leur maison pour les interroger et les utiliser comme des boucliers humains.
Séparer Jénine
Des responsables palestiniens estiment que l’objectif de l’offensive israélienne est de séparer la ville et le camp de Jénine de son entourage en rasant les routes et en érigeant des monticules en terre.
Les médias palestiniens ont rendu compte que pendant que les accrochages battaient leur plein, les bulldozers israéliens ont rasé des rues asphaltées dans les régions al-Jabal et al-Jabiriyate dans la périphérie de Jénine.
Théoriquement sous le contrôle de l’Autorité palestinienne, la ville de Jénine et le camp de réfugiés adjacent font régulièrement l’objet de raids militaires israéliens et sont le théâtre d’affrontements entre les forces d’occupation israéliennes et les Palestiniens.
En juin, sept personnes avaient été tuées, dont deux jeunes de 15 ans lors d’un raid de l’armée israélienne sur un camp de réfugiés à Jénine.
Lors de ce raid, l’armée a également tiré des missiles à partir d’un hélicoptère, ce qui n’était pas arrivé en Cisjordanie depuis 2002, lors de la deuxième intifada palestinienne, selon un responsable palestinien.
Source: Divers