L’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a dévoilé ce dimanche 27 août, le radionucléide Césium 137 de fabrication locale dont les applications s’étendent à divers domaines. Ceci, lors d’une cérémonie à Téhéran en présence de Mohammad Eslami, le chef de l’Organisation et conformément à l’agenda défini par le Leader de la Révolution islamique sur un document stratégique global sur le développement de l’industrie nucléaire à l’horizon de 2041, et surtout dans le but de répondre aux besoins du pays.
Dans cette optique, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a lancé des projets stratégiques de grande envergure basés sur la connaissance et la maîtrise de différents domaines de l’industrie nucléaire. Ces projets ont été rendus opérationnels au niveau national en vue de promouvoir l’autorité et l’autonomie de l’Iran. Ainsi, les spécialistes de l’industrie nucléaire du pays ont réussi pour la première fois à produire en laboratoire le noyau radioactif du césium 137 – qui a une valeur économique et technologique et de nombreuses utilisations – et ont résolu une partie importante des besoins du pays en sources industrielles.
Les radionucléides (ou radio-isotopes) sont des variations atomiques radioactives d’éléments. Ils sont principalement produits en exposant des matériaux cibles appropriés au flux de neutrons dans un réacteur nucléaire pendant une durée appropriée.
Avec une demi-vie de 30 ans, le radionucléide césium 137 n’existe pas naturellement et se retrouve principalement dans le combustible nucléaire irradié et les déchets radioactifs.
Il est utilisé dans les appareils à rayonnement, la curiethérapie, la radiothérapie, les ressorts d’étalonnage et divers types de jauges industrielles.
Compte tenu de la nécessité pour le pays de produire du césium 137 et de la difficulté d’importer ce radionucléide, un projet de recherche visant à acquérir les connaissances techniques nécessaires pour séparer et purifier cette substance des produits de fission de l’uranium, a été lancé à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires et mené à bien en juillet 2023.
Grâce à la mise en œuvre de ce projet de recherche, non seulement les connaissances techniques nécessaires à la séparation et à la purification du césium 137 des produits de fission de l’uranium ont été localisées pour la première fois dans le pays, mais l’unité de laboratoire construite à cet effet peut être utilisée pour parvenir à la technologie de séparation d’autres noyaux radioactifs qui serviront en médecine et dans l’industrie.
Aujourd’hui, le césium 137 est utilisé en grande activité pour irradier les produits sanguins, les cosmétiques, les aliments et d’autres produits.
Le césium 137 est utilisé pour irradier les produits sanguins avant leur injection au patient afin de prévenir la maladie du greffon contre hôte, appelée GVH (ou GVHD). Actuellement, il est possible de prévenir cette complication en irradiant directement les produits sanguins avec des rayons gamma ou X avant l’injection.
De plus, dans les activités inférieures, le césium 137 est utilisé dans les jauges industrielles qui servent notamment à déterminer l’épaisseur, la densité ou la teneur en humidité de matériaux donnés pendant la production ou immédiatement après, ou à surveiller les niveaux de remplissage de cuves ou de réservoirs.
Une autre application du césium 137 concerne le forage de puits pour obtenir les informations nécessaires sur les propriétés générales de la formation, notamment le type de roche, les propriétés pétrophysiques, la structure des couches autour du puits et les informations géologiques des strates terrestres.
Dans un premier temps, en raison de la radioactivité très élevée de certains fragments de fission et des risques qui en découlent, une chambre de plomb adaptée et une unité de séparation intégrée du césium 137 ont été conçues et construites. Ensuite, le processus de dissolution de la cible de l’uranium irradié et de séparation radiochimique du césium 137 a été réalisé en continu dans la chambre de plomb.
En concevant, construisant et exploitant une unité de laboratoire de séparation du césium 137 des produits de fission, vingt-quatre millicuries de césium 137 sous forme chimique de nitrate de césium et avec une pureté de radionucléide de 99,9 % (en un volume de 250 ml) doit être produit.
Cette unité de laboratoire a la capacité de produire environ 2 curies de césium 137 par an à partir de la dissolution de cibles d’uranium irradiées. Cette quantité peut répondre aux besoins actuels de l’Iran en sources industrielles de césium 137 avec une activité de plusieurs microcuries à plusieurs millicuries.
Source: Avec PressTV