Dans les couloirs du Conseil de sécurité des Nations unies, le Liban mène des tractations ardues pour corriger l’erreur commise l’an dernier permettant à la Force intérimaire des Nations Unies pour le Liban (FINUL) de réaliser ses missions au sud du Liban à l’insu de l’approbation des autorités libanaises.
Ces efforts sont conduits par une délégation représentant le Premier ministre et le chef du Parlement, et présidée par le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib.
Le communiqué de son ministère a déjà assuré que le Liban refuse la formule véhiculée car elle ne souligne pas la nécessité et l’importance que la FINUL coordonne avec le gouvernement libanais représenté par l’armée comme le dicte l’accord de mission de la FINUL », en allusion à l’Accord sur le statut des forces (SOFA) conclu entre le Liban et l’ONU.
L’équipe libanaise œuvre aussi pour empêcher le Conseil de sécurité d’inclure des paragraphes sur la situation politique intérieure libanaise concernant l’échec de l’élection d’un président de la république, car les principaux pays du Conseil de sécurité estimaient que cette situation avait un impact direct sur le travail des forces internationales en le sud.
Elle insiste également pour que la délimitation des frontières maritimes avec la Palestine occupée ne soit pas incluse dans le cadre de négociations directes libano-israéliennes mais via une médiation conduite par les Etats-Unis.
Selon le journal libanais al-Akhbar, le projet de texte mis sur la table sur le renouvellement du mandat de la FINUL reprend les termes de la résolution de l’an dernier selon laquelle cette force n’a pas besoin d’approbation préalable pour exercer ses fonctions et qu’il lui est permis de mener ses opérations de manière indépendante.
À la différence que lui a été ajoutée la formule « tout en continuant à se coordonner avec le gouvernement libanais, selon l’accord SOFA ».
Cet ajout a été réalisée grâce aux efforts des Français qui se sont attelés pour trouver règlement où tous seraient gagnant-gagnant. Alors que les Etats-Unis et la Grande Bretagne exerçaient des pressions pour préserver la formule initiale menaçant de faire promulguer par le CS une résolution qui considère que « le Liban est kidnappé par une organisation terroriste qui est le Hezbollah » et de réclamer contre lui des sanctions à plusieurs niveaux.
Ce qui ne semble pas avoir intimidé les Libanais qui leur ont répondu que le Liban ne se trouve dans une position faible qui l’oblige à accepter que le texte soit maintenu, rapporte al-Akhbar.
Dans son discours vendredi, le numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avait lancé un avertissement au cas où l’amendement n’est pas introduit dans le projet, assurant que la Résistance ne permettra pas « de franchir les lignes rouges » mettant en garde qu’il restera « lettre morte » comme cela s’est passé l’an dernier.
Signe que cet avertissement et la fermeté de la position libanaise officielle semblent avoir eu des échos au sein du CS : le vote sur le projet qui aurait dû se faire ce mercredi après-midi a été reporté sine die. Selon al-Mayadeen, sa présidente devrait en exposer les raisons dans un point de presse.
Source: Divers