Le ministère arménien de la Défense a annoncé la tenue en septembre d’exercices conjoints avec l’armée américaine. Une décision que Moscou regrette, alors que les relations avec Erevan sont houleuses, sur fond de tensions au Haut-Karabagh.
«Cela suscite de la méfiance, surtout dans le contexte actuel. C’est pourquoi nous allons analyser ces nouvelles en détail et suivre de près l’évolution de la situation», a commenté le 6 septembre le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, après l’annonce par l’Arménie d’exercices conjoints entre son armée et celle des Etats-Unis. Plus tôt dans la journée, le ministère arménien de la Défense avait annoncé la tenue, mi-septembre, en Arménie des exercices conjoints Eagle Partner 2023.
Selon le communiqué ministériel, ces entraînements viseraient notamment à «augmenter le niveau d’interopérabilité» de son unité «participant aux missions internationales de maintien de la paix» ou encore à «accroître la réactivité de l’unité arménienne en vue de l’évaluation du programme de Partenariat pour la paix («Partnership for Peace») de l’OTAN».
«Nous coopérons avec l’OTAN sous différents formats et sommes disposés à poursuivre ce processus», avait déclaré le 4 septembre le vice-ministre arménien des Affaires étrangères Vahan Kostanyan, assurant toutefois que personne au sein de l’OTAN n’avait appelé Erevan à rejoindre le bloc militaire mené par Washington.
Accrochage médiatique russo-arménien sur fond de crise au Haut-Karabagh
Le vice-ministre était interrogé par un journaliste sur les propos tenus plus tôt dans la journée par le président du comité européen pour l’élargissement de l’OTAN, Gunther Fehlinger. Celui-ci avait, sur X (anciennement Twitter), «appelé l’Arménie à rejoindre l’OTAN», enjoignant Joe Biden à «protéger l’Arménie».
«Fehlinger n’est pas un représentant de l’OTAN», avait relativisé Vahan Kostanyan, déclarant qu’il n’était «que le chef d’une ONG dont le nom contenait le mot OTAN».
Débutée en 1992, la relation entre l’Arménie et l’OTAN a pris la forme d’une coopération bilatérale lorsque Erevan a rejoint le Partenariat pour la paix de l’OTAN en 1994.
Depuis 2004, l’Arménie a activement contribué à l’opération de l’OTAN au Kosovo dans le cadre de la KFOR.
En parallèle, sur fond de tensions arméno-azerbaïdjanaises pour le contrôle du Haut-Karabagh – tensions qui ont récemment coûté la vie à plusieurs soldats arméniens –, les relations entre Erevan et Moscou se sont récemment tendues.
Au cœur des frictions diplomatiques : le corridor de Latchine, seul point d’accès terrestre entre l’Arménie et le Haut-Karabagh, bloqué par l’Azerbaïdjan. Suite aux propos du président du Parlement arménien, Alen Simonian, qui avait reproché à la Russie de ne pas contrôler le corridor, Maria Zakharova a tancé le 5 septembre une «rhétorique à la limite de la grossièreté».
Le 6 septembre, le même Simonian a assuré que les relations avec la Russie «n’étaient pas tendues» et que son pays avait pour seul objectif «la sécurité», estimant toutefois au passage qu’il n’avait «pas à répondre à une secrétaire».
Source: Avec RT