Alors que le peuple palestinien subit a quotidien une répression sanguinaire féroce dans les territoires palestiniens occupés, le chef de l’Autorité palestinienne a trouvé bon d’ouvrir de nouveau les cahiers de l’histoire du conflit et de dévoiler des vérités qui dérangent en « Israël » et en Occident. Provoquant une campagne contre lui dont
Les déclarations de Mahmoud Abbas rendues publiques deux semaines après les avoir prononcées ont certes évoqué des sujets tabous qui secouent la version officielle répandue sur l’animosité de Hitler à l’encontre des juifs, sans lien avec l’antisémitisme d’après lui, sur le sémitisme des juifs ashkénazes qu’il conteste, sur les raisons réelles pour lesquelles les sépharades ont quitté les pays arabes et se sont rendus en Palestine, mettant de l’avant les attaques sionistes contre eux.
Les juifs n’ont pas été tués parce qu’ils étaient juifs
Ses propos qui ont le plus été relayés et reprochés par des responsables israéliens suivis par les dirigeants occidentaux sont ceux qui expliquent les raisons de l’extermination des juifs par Hitler.
« Ceci a été expliqué dans plusieurs livres écrits par des juifs. Hitler n’a pas tué les juifs parce qu’ils étaient des juifs mais pour leur rôle social. Adolf Hitler a exterminé les juifs pour leur rôle social en tant qu’usuriers et non pas par antisémitisme », a-t-il dit lors d’une rencontre le 24 août dernier à Ramallah, avec les membres du Conseil révolutionnaire de son mouvement Fatah.
Et d’ajouter : « Même Karl Marx avait dit que ces propos ne sont pas vrais. Il avait dit que cette animosité n’est pas contre le judaïsme en tant que religion mais pour leur rôle social, pour des raisons liées à l’usure, à l’argent et à d’autres choses aussi ».
A noter que Mahmoud Abbas avait écrit sa thèse de doctorat en Sciences politiques sur le thème des relations entre l’Allemagne nazie et le mouvement sioniste. Un sujet qui gêne beaucoup Israéliens et Occidentaux.
Les ashkénases ne sont pas de sémites, contrairement aux sépharades
Mais Abbas a été encore plus loin ans ses déclarations contestant le sémitisme des juifs ashkénazes. Un autre sujet qui dérange.
« L’affaire a commencé il y a 900 ans, avec le royaume des Khazars sur la mer de Khazar. Cet empire s’est effondré et tous ses habitants sont devenus juifs. Puis ils se sont dispersés partout en Russie et en Europe. Ils sont les ancêtres des Ashkénazes… Ils ne sont pas sémites ».
Il les distingue toutefois des juifs sépharades qui sont en revanche des sémites.
« Les juifs orientaux sont de sémites. Tous sont originaires de la péninsule arabe. Ils se sont rendus en Andalousie, puis en sont revenus. Nous connaissons tous cette histoire ».
Ben Gourion a commandité les attaques contre les sépharades
Un autre sujet embarrassant pour les fondateurs de l’entité sioniste surtout a été abordé par le dirigeant palestinien sur les causes pour lesquelles les sépharades se sont rendus en Palestine. Il les attribue aux attaques perpétrées par les sionistes. « Ben Gourion a commandité les attaques contre les institutions juives dans les Etats arabes pour les pousser à l’immigration. Les juifs ne voulaient pas immigrer. Ils y ont été contraints par la pression, la force et les assassinats », a-t-il défendu.
C’est l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient ( MEMRI) fondé aux Etats-Unis par un ex-officier de renseignement israélien qui a le premier traduit et relayé l’intervention du dirigeant palestinien, provoquant une campagne israélienne et occidentale qui s’est axée sur les accusations d’antisémitisme.
C’est le vrai visage des leaders palestiniens, selon Erdan
Le représentant israélien aux Nations Unies Guilad Erdan a écrit sur sa page X (ex Twitter) : « C’est le vrai visage des leaders palestiniens. Comme Mahmoud Abbas blâme les juifs dans la Shoah il blâme les juifs qu’ils sont la cause de tous les problèmes au Moyen-Orient. Tandis qu’il répand l’antisémitisme pure, il incite les terroristes palestiniens à les tuer, à tuer les Israéliens et il rend hommage au terrorisme palestinien. Le monde devrait se réveiller et demander des comptes à Abbas et son autorité palestinienne sur la haine qu’il dissémine et le sang qui en découle ».
Les responsables occidentaux suivent le pas.
Le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il a condamné « les déclarations antisémites ». « Le Royaume-Uni condamne avec fermeté toutes les tentatives de déformer la Shoah. Ces déclarations ne poussent pas de l’avant les efforts pour la réconciliation ».
Les remarques de M. Abbas ont également été condamnées par l’ambassadeur d’Allemagne en « Israël », Steffen Seibert, qui a déclaré dans un message sur la plateforme de messagerie sociale X : « Les Palestiniens méritent d’entendre la vérité historique de la part de leur dirigeant, et non de telles distorsions ».
Deborah Lipstadt, envoyée spéciale américaine pour surveiller et combattre l’antisémitisme a demandé des excuses immédiates pour ce qu’elle a qualifié « de remarque haineuses et d’antisémitisme », d’Abbas.
La mairie de Paris retire la médaille à Abbas
En France, la maire de Paris Anne Hidalgo a retiré au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas la médaille Grand Vermeil, la plus haute distinction de la capitale française, pour avoir « justifié l’extermination des juifs d’Europe ».
« Les propos que vous avez tenus sont contraires à nos valeurs universelles et à la vérité historique de la Shoah, vous ne pouvez donc plus vous prévaloir de cette distinction », a annoncé la maire de Paris dans une lettre à M. Abbas adressé jeudi.
Le Service européen pour l’action extérieur qui est le service diplomatique de l’Union européenne a quant à lui décrit les propos d’Abbas de « remarques fausses et grossièrement trompeuses ».
Dans une déclaration, le porte-parole des Affaires étrangères de l’UE, l’un des principaux donateurs de l’Autorité palestinienne, a qualifié ces propos d' »insulte aux millions de victimes de l’Holocauste et à leurs familles ».
Des récits universitaires et historiques, selon Abou Roudaïna
La réponse officielle palestinienne à cette campagne est venue de la part du porte-parole officiel de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudaina.
« Tout ce qui a été publié sur les propos du président Mahmoud Abbas dans un programme télévisé sur la question juive repose sur des extraits d’essais d’historiens et d’écrivains juifs, américains et d’autres. Cela n’a rien à voir avec le déni de l’holocauste nazi », a-t-il affirmé, selon l’agence palestinienne officielle Wafa.
« Nous exprimons notre désapprobation et notre condamnation de cette campagne enragée pour la simple raison d’avoir cité des écrits universitaires et historiques », a-t-il condamné.
Ils cachent le manquement à leur devoir, selon Nazal
Le membre du Conseil révolutionnaire de Fatah, Jamal Nazal a aussi riposté à cette campagne, rapportant que pendant la session, Mahmoud Abbas avait exprimé son ferme attachement à la solution des deux Etats et aux résolutions internationales, accusant « ceux qui défendent l’occupation de se boucher les oreilles pour couvrir leurs double standard et le manquement à leur devoir de défendre le droit du peuple palestinien à la souveraineté et l’indépendance ».
Et de poursuivre : « Nous condamnons les tentatives destinées à nous détourner du cœur de notre cause, qui la cause d’un peuple dont la terre est occupée et qui œuvre pour la libérer et y établir son Etat indépendant dans le cadre de son droit légitime, dans les frontières du 4 juin 1967, avec pour capitale l’Est d’al-Qods».
Ce que les Européens devraient faire, selon le Fatah
Pour sa part le mouvement Fatah a dénoncé « le silence de certains concernant les déclarations et pratiques racistes israéliennes et les tendances anti-humanitaires exprimées par les ministres israéliens alors qu’ils construisent des ponts de partenariat, même avec les partis racistes en Europe même, ce qui menace de vider la démocratie européenne de son contenu ».
Dans son communiqué le mouvement palestinien conclut : « Il serait plus utile que l’Europe dissuade Israël de ses tendances criminelles contre des civils non armés et lui envoie un signal de rejet des tendances racistes israéliennes et sa politique d’apartheid et d’exploitation coloniale, qui est le trait distinctif de cette occupation, qui est la plus dangereuse pour la paix mondiale, en raison de son esprit d’arrogance raciste qui répand la haine d’une manière qui ne se limite pas aux frontières de la Palestine et du monde arabe, mais entraîne plutôt le monde entier dans l’abîme des guerres de religion. Ce que nous rejetons en tant que Fatah parce que notre combat est national, indépendant, libérateur, et n’est dirigé contre aucune religion ou race, mais contre une occupation étrangère violente qui protège les pratiques terroristes de groupes de colons qui n’ont aucune présence sur les radars de ceux qui surveillent les déclarations de nos dirigeants en quête d’interprétations erronées qui illustrent leur soumission à la politique médiatique d’une armée d’occupation ».
Source: Divers