La délégation d’Ansarullah, accompagnée du médiateur omanais, a quitté le jeudi soir 14 septembre la capitale Sanaa pour Riyad à bord d’un avion privé omanais.
Cette visite vise à achever les rounds de négociations en cours entre le mouvement de résistance yéménite, Ansarullah, et l’Arabie saoudite qui a lancé en mars 2015 une guerre sans merci contre le Yémen.
Avant son départ, le chef de la délégation nationale, Mohammad Abdel Salam, a affirmé que « le cycle de négociations en cours s’inscrit dans le cadre des discussions que la délégation nationale avait entamé avec la partie saoudienne, lors de nombreuses réunions à Mascate et à Sanaa ».
Il a expliqué que « le dossier humanitaire est le dossier principal sur lequel travaille la délégation nationale, qui consiste à payer les salaires de tous les employés, à ouvrir l’aéroport et les ports et à libérer tous les prisonniers et détenus », a rapporté la télévision yéménite AlMasirah.
Et d’ajouter : « Parmi les dossiers sur lesquels nous travaillons figurent le retrait des forces étrangères et la reconstruction du Yémen afin de parvenir à une solution politique globale ».
Abdul Salam a également souligné que « la délégation nationale œuvre à restituer les justes droits de notre peuple et à trouver des solutions pour mettre fin à la situation actuelle qui ne représente aucune stabilité et ne répond pas aux besoins humanitaires de notre peuple ».
Rappelons que la délégation de médiation omanaise est arrivée jeudi après-midi. Elle s’est entretenue avec le président Mahdi Al-Mashat afin d’achever les discussions sur le prochain cycle de négociations.
Le premier tour de négociations entre Riyad et Sanaa, menées sous l’égide d’Oman, parallèlement aux efforts de paix de l’ONU, s’est tenu en avril, lorsque des envoyés saoudiens se sont rendus dans la capitale yéménite.
Il convient de noter que les initiatives de paix ont pris de l’ampleur depuis que l’Arabie saoudite et l’Iran ont convenu de reprendre leurs relations diplomatiques en mars, à la suite d’un accord négocié par la Chine après sept ans de rupture.
L’Arabie saoudite a lancé une offensive militaire contre le Yémen en mars 2015, faisant appel à l’aide de certains de ses alliés régionaux, dont les Émirats arabes unis, ainsi qu’à des expéditions massives d’armes avancées en provenance des États-Unis et d’Europe.
Les gouvernements occidentaux ont augmenté leur soutien politique et logistique à Riyad après avoir échoué de ramener au pouvoir l’ancien président du pays Abd Rabbo Mansour Hadi.
Ce dernier a démissionné de la présidence fin 2014 et a ensuite fui vers Riyad dans un contexte de conflit politique avec Ansarullah. Le mouvement de résistance yéménite gère les affaires du Yémen en l’absence d’une administration fonctionnelle.
La guerre saoudienne contre le Yémen a entraîné la mort de dizaines de milliers de Yéménites et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’Onu.