L’Iran a accusé samedi les États-Unis et les trois parties européennes à l’accord nucléaire de 2015 d’avoir « abusé » de l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU pour atteindre des « objectifs politiques ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré dans un communiqué que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait été « politisée » malgré « l’interaction positive, constructive et continue » de Téhéran avec l’agence.
Cette prise de position du porte-parole de la diplomatie iranienne faisait suite aux propos tenus par le directeur de l’AIEA, Rafaël Grossi, plus tôt dans la journée, lorsqu’il avait critiqué la dernière décision de l’Iran de retirer la désignation de plusieurs inspecteurs « les plus expérimentés », la qualifiant de « disproportionnée et sans précédent ».
Il a prétendu que la mesure unilatérale de l’Iran affecte la « planification et la conduite normales » des activités de vérification de l’AIEA dans le pays et « contredit ouvertement la coopération qui devrait exister entre l’Agence et l’Iran ».
Mais selon M. kanaani cette décision est basée sur les droits de l’Iran en vertu de l’article 9 de l’accord entre la République islamique d’Iran et l’AIEA sur l’application des garanties dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
« Malheureusement, malgré l’interaction positive, constructive et continue de l’Iran avec l’AIEA, les trois pays européens et les États-Unis ont abusé du Conseil des gouverneurs de l’Agence à leurs propres fins politiques dans le but de nuire à l’atmosphère de coopération entre l’Iran et l’Agence », a-t-il dénoncé.
Il a rappelé que son pays avait déjà averti des conséquences de ces efforts de politisation de l’agence nucléaire de l’ONU.
Kanaani a une fois de plus exhorté les pays occidentaux à s’abstenir d’abuser des organisations internationales dont l’AIEA et à permettre à ces organismes mondiaux de mener leurs activités « professionnelles et neutres » sans pression politique. Il a réaffirmé que l’Iran insistait sur la nécessité de l’impartialité de l’AIEA et qu’il poursuivrait sa coopération positive basée sur un accord bilatéral.
Mercredi 13 septembre, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a publié un communiqué parrainé par l’Occident accusant l’Iran de « non-respect de ses engagements en matière de garanties ». Le document, signé par 62 États membres de l’agence, appelle l’Iran à prendre des mesures pour résoudre les problèmes de garanties en suspens et à fournir à l’AIEA des informations concernant ses nouvelles installations nucléaires.
Ce jour même, les trois signataires européens de l’accord nucléaire de 2015, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ont également publié un communiqué en marge de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA. Ils ont accusé l’Iran de non-respect de l’accord nucléaire, officiellement appelé le Plan global d’action conjoint (PGAC), même si ce sont les États-Unis qui ont unilatéralement abandonné l’accord en 2018 et mis son sort dans les limbes.
Kanaani a rejeté ce communiqué à motivation politique, soulignant que l’Iran et l’AIEA ont fait des « progrès considérables » dans le renforcement de la coopération, sur la base d’un communiqué commun publié en mars.
Source: Avec Press Tv