Le général Joseph Votel, commandant des opérations militaires américaines au Moyen-Orient, a effectué une visite vendredi en Syrie pour rencontrer des dirigeants la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), selon le porte-parole de la coalition internationale soutenue par Washington.
Selon l’AFP, cette visite secrète du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) est une première sous l’administration du président Donald Trump, investi le 20 janvier.
Avec l’aide de la coalition, les FDS combattent Daesh dans le nord de la Syrie depuis fin 2015. Elles ont lancé le 6 novembre une vaste offensive pour capturer Raqqa (centre), le principal fief des wahhabites jihadistes en Syrie, mais elles font du surplace depuis des semaines, indique l’AFP.
Fin janvier, ils ont annoncé avoir reçu pour la première fois des véhicules blindés américains, la nouvelle administration de Donald Trump leur promettant « plus de soutien ».
Le général Votel « a visité aujourd’hui des zones qui sont sous notre contrôle et rencontré plusieurs commandants des FDS », a indiqué le porte-parole des FDS, Talal Sello, dans un communiqué en ligne.
« Les résultats étaient positifs. Nous avons discuté des développements dans la campagne +Colère de l’Euphrate+ et parlé de questions militaires », a-t-il précisé, en affirmant que « des armes lourdes (leur) ont été promises dans l’avenir ».
Il a décrit la réunion comme étant « la confirmation du soutien américain à nos forces ».
Selon une source des FDS, la visite a duré quatre heures.
Protéger Manbij des Turcs
Selon un autre haut responsable des FDS s’exprimant sous couvert d’anonymat, « Votel a confirmé l’engagement de la coalition à protéger Manbij (une ville de la province d’Alep, nord) de toute attaque de la part de la Turquie ou de la part de troupes soutenues par la Turquie, dans le cadre de son engagement précédent à protéger cette zone ».
Après avoir conquis la ville d’Al-Bab, la Turquie a annoncé son intention de conquérir Manbij, fief des FDS.
« Nous n’avons pas discuté de la question de l’ouverture de couloirs qui permettraient aux forces soutenues par la Turquie d’entrer dans les zones sous notre contrôle », a insisté cette source.
Le Pentagone n’avait pas encore réagi à ces affirmations vendredi soir.
Le général Votel avait effectué une visite similaire en Syrie en mai 2016, durant laquelle il avait rencontré des commandants des FDS ainsi que des conseillers militaires américains opérant à leur côté.
L’officier américain avait indiqué mercredi à des journalistes qui l’accompagnaient lors d’un déplacement au Moyen-Orient que davantage de troupes américaines pourraient être nécessaire en Syrie, même si l’accent serait mis sur les forces locales.
« Je suis très préoccupé par le fait de conserver notre élan », a-t-il dit à plusieurs médias américains. « Il se peut que nous soyons obligés de prendre sur nous une charge plus importante ».
Avant la venue du général Votel, le sénateur républicain John McCain a également visité la direction des FDS dans la ville de Kobané. (Aïn al-Arab)