Le 1er septembre, la première banque islamique russe a commencé à travailler en Russie.
Selon les médias russes, il s’agit d’un essai d’introduction qui sera expérimenté au cours des deux prochaines années, en Tchétchénie, au Daghestan, au Tatarstan et au Bachkortostan, quatre républiques russes à majorité musulmane.
Le gouvernement pourrait, cependant, élargir le nombre de participants au projet. Selon des experts et des fonctionnaires, cités par RT, cette initiative permettra d’accroître les services financiers pour les citoyens et d’inciter les entrepreneurs du Moyen-Orient à investir dans l’économie russe.
Conformément aux principes de la charia, il est interdit dans ce système de percevoir des intérêts auprès des clients ainsi que d’effectuer des transactions présentant un degré élevé de risque et d’incertitude.
Les banques, quant à elles, génèrent des profits grâce à des programmes de prêts à tempérament, de crédit-bail et de financement par actions.
« Par exemple, en octroyant des crédits aux entreprises, les banques se rémunèrent non pas sur les intérêts, mais sur une partie des bénéfices réalisés par l’entreprise qui a reçu le financement. Dans le cas des crédits à la consommation, ou plus particulièrement des prêts hypothécaires, la banque peut proposer des prêts à tempérament ; ainsi, le client paiera la somme du crédit durant une certaine période sans intérêts supplémentaires. Le supplément sera déjà inclus dans le prix », explique l’analyste financier chez BitRiver Vladislav Antonov pour RT.
Selon les précisions de la Douma, les banques impliquées dans le projet ne sont pas autorisées à financer des activités liées à la production et au commerce du tabac, des boissons alcoolisées, des armes, des munitions, sans oublier l’industrie des jeux d’argent.
Les personnes physiques et morales peuvent utiliser les services bancaires islamiques sans distinction d’appartenance sociale, raciale, nationale, linguistique ou religieuse.
L’objectif principal du projet est d’aider à attirer les capitaux du Moyen-Orient en Russie. Selon la société islamique pour le développement du secteur privé, le volume du système financier musulman dans le monde est d’environ 4 billions de dollars. Et une partie de cet argent pourra maintenant venir en Russie. Des négociations sont déjà en cours avec des investisseurs conservateurs de Turquie et d’Iran.
Selon Vladislav Antonov, il est peu probable que l’émergence de ce nouveau système entraîne une importante fuite des capitaux du secteur bancaire traditionnel. L’ampleur des opérations de financements par des partenaires sera relativement faible et ne constituera pas, par conséquent, une menace pour les activités des organismes de crédit traditionnels, pense-t-il.
Le dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, a salué cette décision qu’il avait défendue dans ses déclarations précédentes.
« Cela rendra plus accessibles les services financiers non seulement aux musulmans, mais aussi aux citoyens d’autres confessions… Le système en question a fait preuve d’efficacité dans des pays du monde musulman, il y a longtemps… Je suis certain que l’introduction d’un tel mécanisme en Russie donnera une impulsion concrète aux relations avec les pays de l’Organisation de la coopération islamique et contribuera à l’émergence d’un système de paiement alternatif dans le pays », a écrit Ramzan Kadyrov sur Telegram.
Source: Médias