Avant d’être fournis à l’armée, les équipements et armes les plus sophistiqués sont testés dans les unités des Forces d’opérations spéciales. Leurs suggestions permettent de perfectionner le matériel afin de l’adapter à l’utilisation dans d’autres unités.
Déjà, leur nom — Forces d’opérations spéciales (FOS) — sous-entend qu’elles ont besoin de hautes technologies plus que de tout autre type d’armes. Cela, pour avoir de nouvelles possibilités de suivre l’ennemi à distance et de l’étudier dans l’espace virtuel. Des logiciels spéciaux permettent de simuler et d’analyser à une très grande vitesse des données reçues de sources différentes.
Des technologies de commande des armes à distance feront également l’objet d’un perfectionnement. Il ne s’agit pas seulement de missiles ou de drones, mais aussi de systèmes robotiques et de modules de combats. Cela concerne aussi les fusils de snipper et les missiles air-sol, car plus l’arme est précise, moins il faut emporter de munitions.
Les technologies nouvelles demandent l’utilisation de matériaux nouveaux. Ainsi, on fait largement appel aux polyéthylènes de masse molaire très élevée pour produire de nouveaux vêtements de protection blindée : cela les rend plus légers, plus efficaces et plus résistants agressions extérieures. De nouveaux matériaux diminuant le repérage des militaires sont testés.
Oleg Martianov, un des fondateurs et premier commandant (2009-2013) des Forces d’opérations spéciales, qui connaît donc leurs besoins mieux que quiconque, a raconté à Sputnik qu’un travail intense était mené afin d’équiper le militaire de telle sorte qu’il soit doté de systèmes intégrés de vision nocturne et diurne, de communication, de ravitaillement en énergie et de protection blindée.
« Il s’agit d’intégrer plusieurs fonctions à la fois dans un seul produit, un gilet pare-balle par exemple. Outre de remplir sa fonction principale, un tel gilet peut servir d’accumulateur, de moyen de camouflage et d’antenne de retransmission », dit Oleg Martianov.
Quand il s’agit de l’équipement des membres des forces spéciales, des technologies sont souvent empruntées dans les sports extrêmes. À l’heure actuelle, on développe activement de nouveaux systèmes de parachutage et d’évacuation, des moyens de transport électrique et de nouveaux équipements de plongée. Les technologies utilisées dans le sport extrême sont assez onéreuses et il est impossible de les introduire rapidement à l’échelle de l’armée tout entière. En règle générale, leur utilisation réussie au cours des opérations spéciales permet de les adapter à l’utilisation généralisée.
L’emploi de robots non seulement commandés à distance, mais aussi de plus en plus autonomes est promis à un bel avenir. Cela concerne surtout les milieux hostiles à l’homme ou d’accès difficile. Ainsi, les dimensions des océans sont immenses et les forces et moyens de la marine sont limités. Le développement des technologies de systèmes robotiques autonomes permettra de remplacer un navire ou un sous-marin par une multitude d’appareils non habités, sous-marins ou de surface, qui rempliront les mêmes missions plus vite et plus efficacement.
L’ex-commandant des Forces d’opérations spéciales estime cependant qu’aucun équipement technologique ne remplacera l’homme.
« L’homme restera au centre du système intégré dont il commande des complexes robotiques et de nouveaux systèmes d’armements. Quelsque modernes que soient ces nouveaux équipements, ils peuvent être mis hors service ou neutralisés. Les technologies peuvent protéger la vie de leur utilisateur, rendre ses actions plus efficaces, mais elles ne le remplaceront jamais totalement sur le champ de bataille », conclut Oleg Martianov.
Source: Sputnik