La Commission islamique des droits de l’homme (CIDH) affirme avoir renvoyé quelques pays européens devant les Nations Unies pour leurs récentes attaques contre des pro- palestiniens un peu partout sur le continent vert ; les pro-palestiniens étant accusés de manifester pour dénoncer les bombardements incessants de ces jours-ci contre la bande de Gaza assiégée.
L’organisation basée à Londres a déclaré, le mercredi 18 octobre dans un communiqué, qu’en raison de la « détérioration de la situation pour les militants des droits de l’homme en Europe qui soutiennent la Palestine », elle avait écrit une lettre à l’ONU dans laquelle elle dénonce plus précisément les récentes attaques contre des personnes survenues au Royaume-Uni, en France et en Allemagne.
L’organisation à but non lucratif a ajouté qu’elle avait également soumis avec cette lettre un rapport détaillé soulignant les abus officiels dans ces pays contre les partisans palestiniens, qui ne font en réalité qu’exprimer leur solidarité avec les habitants de Gaza ; la lettre demandant « l’intervention de l’ONU pour protéger les droits fondamentaux humains ».
Les musulmans du monde entier ont exprimé leur colère face à l’attaque du régime sioniste contre l’hôpital Baptiste à Gaza où 500 Palestiniens sont tombés en martyre.
« Il s’agit de la première étape d’une procédure visant à engager l’organisme international dans le but de faire pression sur les gouvernements susmentionnés pour qu’ils mettent un terme à leurs attaques contre l’activisme pro-palestinien », souligne le communiqué.
Depuis le 7 octobre, date du début des frappes aériennes incessantes d’Israël sur l’enclave côtière densément peuplée, les partisans palestiniens ont organisé des rassemblements dans des villes du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne et ils ont été confrontés à des attaques contre la liberté d’expression de la part des responsables de ces pays européens.
La ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, a demandé aux chefs de police d’examiner si le fait de porter un drapeau palestinien ou de scander certains slogans pouvait être considéré comme un soutien à ce qu’elle appelle le terrorisme en vertu de la législation antiterroriste draconienne du Royaume-Uni.
Paris a réagi aussi avec un empressement alarmant en mettant fin aux manifestations et en interdisant les organisations pro-palestiniennes. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin a même demandé aux préfets français d’interdire toutes les manifestations pro-palestiniennes.
Une centaine de personnes ont participé à Lyon à une manifestation en soutien au peuple palestinien malgré une interdiction de la préfecture du Rhône.
Le gouvernement français a également entamé le processus de dissolution de deux groupes de la société civile pro-palestinienne, le « Parti des indigènes de la République » et « La Palestine vaincra ».
Quant à l’Allemagne, Berlin a annoncé qu’il allait interdire le groupe pro-palestinien Samidoun. Et ce, alors que de nombreuses villes allemandes dont Berlin, Francfort, Mannheim et Munich, ont toutes interdit les rassemblements de protestation pro-palestiniens prévus et que les autorités ont décidé d’arrêter les manifestants.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré que son gouvernement « interdirait toutes les activités et organisations soutenant le Hamas », le Mouvement de résistance palestinien basé à Gaza qui a lancé le 7 octobre, l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » dans les territoires occupés par Israël, tuant 1400 soldats et colons israéliens.
« La tendance à confondre le Hamas avec tous les Palestiniens et leur droit à l’autodéfense, à l’autodétermination et à résister à l’occupation illégale est un stratagème cynique utilisé par de nombreux pays, pour délégitimer la cause palestinienne et ceci représente une violation flagrante du droit des peuples à s’exprimer librement sans ingérence de l’État. Les gouvernements utilisent les événements en Palestine comme prétextes pour porter atteinte au droit à la liberté d’expression », peut-on lire dans la lettre de la CIDH à l’ONU.
La semaine dernière, la CIDH a été l’une des dix organisations de la société civile du Royaume-Uni à écrire au gouvernement pour l’avertir que toute tentative d’interdire le drapeau palestinien se heurterait à une contestation immédiate devant les tribunaux, a-t-elle indiqué dans son communiqué.
Près de 3 500 personnes, dont plus de 1000 enfants, sont tombés en martyre en plus de 10 jours de frappes aériennes et de bombardements israéliens contre Gaza, une enclave côtière de 2,3 millions d’habitants située au bord de la mer Méditerranée.
Source: Avec PressTV