Le président français Emmanuel Macron s’est dit « confiant » vendredi dans les canaux activés par son pays pour obtenir la libération de ses otages – jusqu’à sept – retenus par le Hamas à Gaza, et a revélé que la France avait passé des messages au mouvement chiite libanais Hezbollah pour le dissuader d’entrer en conflit avec « Israël ».
« Nous avons au total sept disparus. La jeune Mia Shem est la seule dont le statut d’otage est confirmé. Pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude », a déclaré le président à quelques journalistes.
Il s’est dit néanmoins « inquiet pour plusieurs d’entre eux » car des Français portés disparus continuent à être identifiés parmi les restes humains des 1.400 victimes tuées lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre.
Le bilan des victimes françaises tuées s’est encore alourdi avec un total de 30 morts, contre 28 précédemment, outre les sept disparus, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
Emmanuel Macron a fait état de « discussions avec les autorités israéliennes, et à travers divers contacts par le truchement du Qatar notamment » pour obtenir la libération des otages.
« Nous sommes confiants : les canaux que nous avons sont les bons et sont utiles », a-t-il assuré en soulignant le « rôle très important » joué par le Qatar dans la libération de deux otages américaines vendredi.
Le président français a fait état de contacts vendredi avec ses homologues de la région (Israël, Egypte, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Autorité palestinienne) pour éviter une escalade du conflit.
« Nous avons passé très directement par le biais de notre ambassadeur et de nos services des messages au Hezbollah. Nous les avons aussi passés aux autorités libanaises », a-t-il aussi dit pour la première fois.
Les messages « passés en retour » manifestent une volonté de « ne pas vouloir sortir d’un cadre de conflictualité qui est connu », a-t-il dit, pointant « des tirs de roquettes » mais pas d’escalade à ce stade. « Mais nous restons très prudents », a-t-il insisté.
Soutenu par l’Iran, le Hezbollah dispose d’une force de frappe militaire très importante.
Selon l’armée israélienne, les échanges de tirs se sont multipliés vendredi dans la zone frontalière entre Israël et le Liban sous très haute tension depuis l’attaque sanglante du 7 octobre. Et l’évacuation de la ville de Kyriat Shmona a été annoncée.
Des médias israéliens ont fait état vendredi de la mort de 3 militaires et de 4 blessés dans des tirs de la Resistance islamique contre une caserne israélienne frontalière.
« Il y a une situation de tension qui de toutes façons est extrêmement préoccupante et fait courir un grand risque à toute la région », a estimé Emmanuel Macron.
Le président français a par ailleurs indiqué qu’il n’excluait pas un déplacement au Proche-Orient « dans les prochains jours, les toutes prochaines semaines » s’il parvenait à « obtenir des choses utiles » grâce à ce voyage.
Le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Rishi Sunak se sont rendus en « Israël » après l’attaque pour lui marquer leur soutien.
La France va affréter « dans les plus brefs délais » un vol spécial avec une aide humanitaire d’urgence pour la population de Gaza, notamment « en médicaments », via l’Egypte, a encore précisé Emmanuel Macron.
Le Renseignement militaire français (DRM) a par ailleurs estimé, sur la base de ses propres analyses, qu’une frappe israélienne n’était pas à l’origine de la tragédie survenue mardi sur l’hôpital Baptiste (Al-Ahli) de Gaza qui a causé la mort de près de 500 personnes et a mis le monde arabe en ébullition.
« L’hypothèse la plus probable est une roquette palestinienne qui a explosé avec une charge d’environ 5 kilos », a indiqué un responsable de la DRM à des journalistes.
Les Etats-Unis ont refusé une proposition de mener une enquête internationale sur le bombardement .
Source: Avec AFP