Des présidents et chefs d’Etats de 57 pays arabes et islamiques se sont réunis ce samedi dans la capitale saoudienne pour un sommet d’urgence arabe et islamique destiné à exprimer une position unifiée sur la guerre israélienne contre la bande de Gaza qui se poursuit pour le 36ème jour consécutif.
Deux sommets en un seul
Selon le ministère saoudien des Affaires étrangères, l’unification de ces deux sommets a été décidée pour répondre aux circonstances exceptionnelles qui se déroulent à Gaza.
Cette fusion « est une prise de conscience par les dirigeants de tous les Etats de l’importance d’unifier les efforts et de parvenir à une position collective unifiée qui exprime la volonté arabe et islamique commune face aux développements dangereux et sans précédent observés à Gaza et dans les territoires palestiniens, lesquels nécessitent une unité islamique pour y faire face et contenir leurs répercussions », a-t-il affirmé.
Le communiqué final s’est contenté de condamnation et de revendications sans prendre aucune mesure opérationnelle.
Dans son communiqué final, le sommet a condamné « l’offensive israéliennes contre la bande de Gaza les crimes de guerre et les massacres barbares et féroces contre le peuple palestinien ».
Il a demandé à tous les Etats de cesser d’exporter des armes et des munitions à l’entité sioniste et insiste sur la nécessité de briser l’embargo sur Gaza et d’imposer l’envoi des convois d’aides humanitaires arabes, islamiques et internationale.
Le texte souligne qu’il refuse de décrire cette guerre vengeresse comme étant une autodéfense ou de la justifier.
« Nous condamnons les crimes et les massacres inhumains commis par le gouvernement d’occupation colonisatrice », a souligné le texte final du sommet.
Le prince héritier saoudien Mohamad ben Salmane qui a été le premier à prendre la parole, a assuré : « nous assurons notre condamnation et notre rejet catégorique de la guerre aléatoire infligée à nos frères en Palestine. »
Il a dit aussi : « Cette question exige de notre part un effort collectif et une action efficace pour mettre fin à cette situation déplorable à Gaza. »
Abbas : nous refusons le transfert de notre peuple
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a pour sa part, affirmé : « Les forces d’occupation ont entamé une guerre génocidaire sans précédent à l’encontre de notre peuple et elle a franchi toutes les lignes rouges ».
Et de poursuivre : « Les Etats-Unis de par leur soutien total à l’occupation porte la responsabilité de l’échec du règlement politique de la crise. Nous sommes face à un moment crucial et tous devraient assumer leur responsabilité pour établir la paix… Nous refusons catégoriquement tout tentative de transférer notre peuple de Gaza ou de la Cisjordanie… Nous demandons au Conseil de sécurité de ratifier l’obtention de l’Etat de Palestine de statut de membre à part entière ».
Le roi de Jordanie Abdallah II a dit : « les habitants de Gaza sont victimes d’une guerre atroce qui doit s’arrêter immédiatement ainsi que l’injustice infligée aux Palestiniens depuis 7 décennies ».
Sissi : un Etat palestinien dans les frontières de 1967
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu que le fait de ne pas arrêter la guerre à Gaza menace son expansion dans la région.
« La population de Gaza est victime des massacres, du siège et des pratiques inhumaines qui nécessitent une position sérieuse de la part de la communauté internationale… Le massacre de civils et la politique de punition collective de la population de Gaza son inacceptables ».
Sissi a appelé à « un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, et le déplacement des Palestiniens hors de leurs terres doit être empêché », et a réclamé « une formule d’un règlement du conflit basé sur la solution à deux États et l’établissement d’un Un État palestinien dans les frontières de 1967 ».
Erdogan : L’Occident oublient les droits de l’homme
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué « les Etats-Unis et l’Occident qui n’ont pas réclamé un cessez-le-feu » et qui « prétendent défendre les droits de l’homme mais oublient ceci quant aux exactions israéliennes ».
« Il faut soumettre les crimes d’Israël devant la Commission des droits de l’homme et la Tribunal pénal international. L’Agence internationale de l’énergie atomique devrait enquêter sur les armes nucléaires d’Israël ceci ne peut passer inaperçu », a-t-il recommandé.
Prince du Qatar : Israël est au-dessus des lois
Le prince du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al Thani a dit que « la communauté internationale a échoué de prendre position pour arrêter les massacres et mettre fin à cette guerre agressive ».
« Ce qu’il se passe à Gaza constitue un grand danger à tous les niveaux. Jusqu’à quand la communauté internationale va traiter Israël comme s’il est au-dessus des lois ? », a-t-il demandé.
Et de poursuivre : « L’ordre mondial se trahit lui-même avant de nous trahir en permettant le bombardement des hôpitaux, des quartiers et des camps. Notre position est ferme concernant notre soutien à la résistance du peuple palestinien frère et sa cause juste ».
Le prince qatari a réclamé « l’ouverture de tous les corridors humanitaires sécurisés d’une manière permanente pour faire parvenir l’aide sans entrave ni obstacle no condition ».
« Nous espérons parvenir à une trêve le plus tôt possible. Nous poursuivrons tous les efforts diplomatiques pour faire baisser l’escalade, empêcher l’effusion de sang et protéger les civils. Les Nations Unies devraient envoyer une équipe pour enquêter sur le bombardement des hôpitaux. ».
Et de recommander : « Nous ne devons pas nous contenter des condamnations nous devons prendre des démarches dissuasives pour stopper l’offensive. ».
Selon lui Israël refuse de reconnaitre les droits du peuple palestinien et ne pense qu’aux arrangements sécuritaires.
Raïssi : il faut armer le peuple palestinien
Le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que le régime israélien doit être traduit en justice devant les tribunaux internationaux pour son génocide du peuple palestinien dans la bande de Gaza assiégée.
Il a dit :
« Nous nous réunissons aujourd’hui au nom de toute la oumma islamique pour secourir le peuple palestinien. Les manifestations auxquelles des millions ont participé dans le monde confirment que la défense de la Palestine est gravée dans la conscience des peuples. »
Et de poursuivre : « Gaza est la plus grande prison dans le monde en raison de l’embargo qui lui est imposé. L’entité sioniste viole les lois internationales en attaquant Gaza entièrement. Le fait de tuer ls civils et de bombarder les hôpitaux représente les crimes israéliens à Gaza.
Nous avons une responsabilité devant Dieu concernant ce qui se passe à Gaza. Tous devraient définir dans quel côté ils se trouvent.
Selon lui « les Etats-Unis sont les partenaires d’Israël dans ses crimes. Les USA favorisent l’entité sioniste au détriment de la vie des gens opprimés. Les Etats-Unis sont opérationnellement en guerre aux côtés d’Israël. Les USA envoient des cargaisons importantes d’armements a Israël, quotidiennement et invalide l’efficacité de toutes les organisations internationales. L’implantation de cette entité criminelle au cœur du monde islamique a pour but de renforcer la mainmise des régimes despotiques dans la région. La seule solution durable est d’établir un Etat palestinien de la mer au fleuve. Si notre rencontre n’aboutit pas à des mesures concrètes cela va décevoir les peuples islamiques »
Le président iranien a souligné que les pays arabes et musulmans assument une responsabilité envers la question palestinienne et le peuple opprimé de Gaza avant de présenter les dix solutions et suggestions urgentes de l’Iran en faveur de la nation palestinienne.
Ses recommandations sont les suivantes :« La démarche la plus importante aujourd’hui est de réclamer le cessez-le-feu, de suspendre l’embargo sur la bande de Gaza et d’ouvrir le poste-frontière de Rafah sans condition. Nous devons réclamer que les forces sionistes sortent de Gaza sur le champ. Les Etats islamiques devraient œuvrer de concert pour garantir la sécurité aux Palestiniens dans les régions occupées. Il faudrait boycotter toute collaboration avec l’entité sioniste et boycotter ses marchandises. Nous demandons la formation d’un tribunal international pour les sionistes et les américains qui sont associés dans les tueries contre Gaza. Les Etats islamiques devraient armer le peuple palestinien pour faire face à l’ennemi sioniste. La solution durable réside dans l’établissement d’un Etat palestinien de la mer au fleuve ».
Assad : Parler des deux Etats n’est pas une priorité
Le président syrien Bachar al-Assad a pour sa part fustigé l’échec du processus de paix dont le seul aboutissant est que l’entité sioniste devient plus agressive et la situation palestinienne plus lamentable.
Il a dit: « Plus de laxisme arabe équivaut à davantage de férocité sioniste et de massacres contre nous. L’on ne peut isoler les crimes qui se poursuivent, en tant qu’Etats arabes et islamiques, de notre manière de traiter les évènements récurrents séparément de la cause palestinienne. Ce qui est urgent dans notre sommet n’est pas les meurtres mais le fait que l’entité sioniste se soit surpassée dans sa barbarie, ce qui nous impose des responsabilités inédites. Les Palestiniens ont-ils besoin de notre aide humanitaire ou ont-ils besoin de protection de ce qui pourrait leur advenir comme génocide ?
Le strict minimum dont nous disposons s’illustre par les outils politiques effectifs et non rhétoriques, dont le plus important est sans doute de couper court à tout processus politique avec l’entité sioniste. Le fait de parler de la solution des deux Etats et de lancer le processus de paix et d’autres détails n’est pas une priorité en ce moment urgent. Il n’existe aujourd’hui aucun parrain, aucune référence ni aucun droit pour parler du processus de paix. Avec ce que la vaillante résistance palestinienne a imposé comme nouvelle réalité dans notre région, nous possédons les outils politiques qui nous permettent de changer les équations ».
Source: Médias