Une manifestation a eu lieu mercredi dans la banlieue de San Diego, au sud-ouest des Etats-Unis, après la mort d’un homme noir non armé tué par la police.
L’homme –qui aurait souffert de troubles mentaux– a été formellement identifié la police comme Alfred Olango, âgé de 38 ans et résident d’El Cajon, à environ 20 kilomètres de San Diego.
Alfred Olango a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à El Cajon, après que la police eut reçu un appel décrivant un homme au comportement erratique au milieu de la circulation routière.
Des dizaines de manifestants ont mercredi défilé dans le calme à El Cajon, bloquant à un moment un croisement et faisant face à des policiers en tenue anti-émeute.
« Ces tueries absurdes doivent cesser, pas juste à El Cajon mais dans tout le pays », a déclaré une militante, Estela De Los Rios.
Selon le chef de la police locale Jeff Davis, Olango a ignoré les directives des agents lui demandant de retirer une main de sa poche. L’un d’entre eux a utilisé un Taser –qui envoie des décharges électriques– tandis qu’un autre a tiré avec son arme à feu.
« A un moment donné, le sujet a sorti rapidement un objet de la poche avant de son pantalon, joint ses mains et les a tendues vite en direction des officiers, prenant ce qui ressemblait à une position de tir », a expliqué M. Davis dans un communiqué.
« L’agent avec l’arme électrique a alors tiré », a-t-il poursuivi, et « simultanément, celui avec l’arme à feu a tiré plusieurs fois, touchant le sujet ».
La police a ultérieurement précisé mercredi soir que l’objet sorti par M. Olango était « une cigarette électronique ».
« L’inhalateur était un cylindre argenté » que M. Olango tenait dans ses mains et qu’il a « pointé vers un agent », a précisé la police locale dans un communiqué.
Appelant au calme, les autorités ont promis une enquête « transparente » menée conjointement par la police locale et fédérale et le procureur.
Plus de 100 personnes s’étaient rassemblées juste après la fusillade mardi soir sur les lieux de l’incident, et avaient scandé les cris de ralliement du mouvement Black Lives Matter contre les violences policières envers les Noirs.
Une vidéo postée sur le réseau social Facebook, filmée après l’incident, montre une femme en détresse qui se présente comme la soeur d’Olango et dit avoir appelé la police pour venir en aide à son frère, selon elle atteint de troubles mentaux.
« Je vous ai appelés pour aider mon frère. Vous l’avez tué devant moi », pleure-t-elle, dans cette vidéo vue plus de 82.000 fois mercredi.
La police a diffusé une image tirée d’une vidéo où l’on peut voir un homme en position de tir.
D’après M. Davis, les deux officiers impliqués ont chacun plus de 20 ans d’expérience et ont été placés en congé administratif le temps de l’enquête.
Mercredi des dizaines de manifestants ont également défilé à Los Angeles sur Sunset Boulevard, certains tenant des panneaux où l’on lisait « droits civiques », a constaté une journaliste de l’AFP.
La mort de M. Olongo survient dans un contexte racial tendu aux Etats-Unis, à la suite de la mort d’une série d’hommes noirs sous des balles policières.
La semaine dernière, la mort de Keith Lamont Scott, 43 ans, avait déclenché plusieurs jours de grandes manifestations émaillées de violences, puis avaient pris un tour plus calme.
Un adolescent soupçonné d’avoir tué son père avant de tirer dans une école
Par ailleurs, un adolescent est soupçonné d’avoir tué son père avant d’ouvrir le feu dans une école, faisant trois blessés dans le sud-est des Etats-Unis, ont annoncé mercredi les autorités locales, écartant tout lien avec « une menace terroriste ».
Le suspect a tiré sur deux autres garçons dans la cour de l’établissement, les blessant respectivement à la jambe et au pied, ainsi que sur une enseignante, touchée à l’épaule, de l’école primaire de Townville, en Caroline du Sud.
La fusillade a éclaté dans l’après-midi, a indiqué la police lors d’une conférence de presse.
Le mineur « a été interpellé, il n’y pas de danger pour les habitants », a déclaré le capitaine Garland Major, du bureau du shérif du comté d’Anderson.
« Toutes les victimes ainsi que le suspect sont blancs, il n’y a pas de connotation raciste associée à ces faits » qui « ne sont liés à aucun type de menace terroriste », a précisé le bureau du shérif dans un communiqué.
Une enquête pour homicide a été ouverte après la mort d’un homme de 47 ans, Jeffrey DeWitt Osborne, retrouvé mort dans une maison à quelque trois kilomètres de l’école.
Il s’agirait du père du suspect, a indiqué le médecin légiste, Greg Shore.
« L’enquête en est à ses débuts », a souligné le capitaine Major, précisant qu’on ignorait encore si le suspect souffrait de problèmes mentaux.
Les autorités n’ont pas précisé l’âge des blessés.
L’un des blessés a été transporté par hélicoptère vers un hôpital et il était opéré en fin de journée mercredi. L’autre adolescent et l’enseignante ont été transportés en ambulance, le premier ayant depuis pu sortir de l’hôpital, selon les autorités.
Les fusillades dans les écoles aux Etats-Unis sont un phénomène relativement fréquent. La Caroline du Sud est l’un des Etats les plus permissifs en matière de détention d’armes à feu aux Etats-Unis.
Les images en direct d’une chaîne locale avaient montré dans l’après-midi un nombre important de policiers, souvent lourdement armés, parfois casqués et vêtus d’un gilet para-balle.
Des bus scolaires, à bord desquels on pouvait aussi apercevoir des membres des forces de l’ordre, ont évacué les enfants pour les mener à une église proche de l’école, selon les médias locaux.
Source: Agences