La cimenterie franco-suisse de matériaux de construction LafargeHolcim a reconnu que les dirigeants d’une de ses usines se trouvant au nord-est de la Syrie avaient financé les combattants de groupes armés takfiristes entre 2012 et 2014 afin d’assurer la sécurité des collaborateurs de l’entreprise.
LafargeHolcim, un géant cimentier franco-suisse, a reconnu que sa filiale se trouvant en Syrie avait financé les combattants de groupes armés sur le territoire du pays. Une déclaration allant dans ce sens faite par les représentants de la compagnie a été publiée par le quotidien Le Monde.
Selon les informations du quotidien français, le géant cimentier a reconnu que sa filiale avait « remis des fonds à des tierces parties afin de trouver les arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions ». Selon le journal, les destinataires finaux ne sont pas établis. D’après une enquête intérieure, « les conditions exigées pour assurer la continuation du fonctionnement de l’usine étaient inacceptables ».
Cependant, au sein de LafargeHolcim, on a essayé de justifier les dirigeants de la filiale syrienne qui ont pris la décision de financer les combattants en déclarant qu’ils avaient agi « dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses employés ». Pourtant, selon la déclaration citée par le quotidien français, « l’enquête révèle des erreurs de jugement significatives en contradiction avec le code de conduite alors en vigueur ».
Auparavant, en juin dernier, Le Monde avait révélé que l’entreprise avait passé des « arrangements troubles et inavouables avec les groupes armés environnants, dont l’organisation État islamique (EI) », afin de permettre à son site de Jalabiya, en Syrie, de continuer son fonctionnement.
L’usine avait été inaugurée en 2010, un an avant le début de la guerre civile.
Entre 2013 et 2014, le site du cimentier français aurait, entre autres, payé des taxes à Daech et bénéficié en échange d’un « laissez-passer ». L’usine aurait également acheté du pétrole provenant de gisements contrôlés par Daech.
Suite à ses révélations sur de possibles arrangements avec Daech, plusieurs ONG, dont par exemple Sherpa, ont déposé plainte à Paris contre le cimentier français Lafarge pour financement du terrorisme.
Il est à noter que l’usine a mis fin à ses activités sur le territoire syrien le 19 septembre 2014.
Source: Sputnik