Les autorités allemandes ont annulé jeudi deux meetings de ministres turcs venus promouvoir le oui au référendum destiné à accroître les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan, évoquant des problèmes de capacité d’accueil.
La ville de Gaggenau, dans le sud-ouest de l’Allemagne, a retiré à l’Union des démocrates turcs européens (UETD) l’autorisation de tenir jeudi soir une réunion électorale avec le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, comme principal orateur.
« Comme l’événement est désormais connu dans toute la région, la ville s’attend à un grand nombre de visiteurs. Or la salle de Bad Rotenfels, les places de parkings et les voies d’accès ne suffisent pas à satisfaire cette demande », explique la mairie dans un communiqué.
Parallèlement, la ville de Cologne, dans l’ouest, a indiqué qu’elle n’autoriserait pas la tenue d’un meeting de l’UETD prévu dimanche avec le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybekci, dans la salle d’une mairie de quartier.
« Cet événement ne peut se tenir et ne se tiendra pas », a annoncé à l’AFP une porte-parole de la municipalité, sans préciser si l’association, puissant levier pro-Erdogan auprès de la diaspora turque en Europe, pourrait se replier sur un autre lieu.
L’UETD avait initialement réservé cette salle pour un « événement théâtral », avant d’annoncer mercredi « une réunion d’information ». Mais pour la mairie, ce changement d’objet dans un si court délai ne permet pas de prendre des mesures de sécurité suffisantes.
L’Allemagne compte la plus forte communauté de la diaspora turque, soit 3 millions de personnes, héritage de l’arrivée dans les années 1960 des « travailleurs invités » venus prêter leurs bras à l’industrie allemande.
Comme lors de l’élection présidentielle de 2014, Recep Tayyip Erdogan courtise les voix de ces Turcs d’Allemagne en vue du référendum du 16 avril, qui prévoit pour la première fois dans l’histoire turque la suppression du poste de Premier ministre.
Les tensions germano-turques se sont multipliées depuis le putsch manqué visant le régime turc en juillet 2016. Le dernier conflit en date porte sur le placement en détention provisoire en Turquie de Deniz Yücel, correspondant du quotidien allemand Die Welt, accusé de propagande « terroriste ».
Source: AFP