La rapporteuse spéciale de l’ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, a appelé, jeudi, dans un rapport la communauté internationale à mettre en place une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur les politiques discriminatoires, violentes, ciblées et intentionnelles du gouvernement birman à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas, notamment de 2012 à 2014 et depuis octobre 2016.
Début février, l’ONU a vivement dénoncé la répression intentionnelle et d’envergure faite à l’encontre des Rohingyas par l’armée birmane avant de le considérer comme un nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité.
Des dizaines de milliers de musulmans Rohingyas ont fuit la Birmanie à destination du Bangladesh par crainte d’atrocités de l’armée birmane. Des réfugiés ont énuméré à Mme Yanghee Lee les violences faites par l’armée dont viols en réunion, tortures, assassinats et massacres.
Au terme de sa visite au Bangladesh, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour la Birmanie a souligné que les exactions tolérées par la minorité musulmane des Rohingyas allaient au-delà de ce qu’elle imaginait.
« L’impunité persiste toujours en Birmanie », a-t-elle déploré dans son rapport. « Lorsque l’État est incapable d’accomplir ses devoirs concernant l’ouverture d’une enquête sur les multiples cas de violation des droits de l’Homme et de prendre les mesures nécessaires pour en punir les auteurs, il lui incombe de demander de l’aide à d’autres pays ou instances internationales et quand il ferme ses yeux sur cette remarque, la responsabilité revient à la communauté internationale d’agir », a-t-elle préconisé.
Depuis le 10 octobre 2016, l’armée birmane a lancé une attaque d’envergure contre l’État Rakhine dans l’ouest du pays dont la majorité des habitants sont des musulmans Rohingyas.
Le rapport de Yanghee Lee devrait être lu le 13 mars devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
PressTV